Affaire Narumi : chez Nicolas Zepeda, une “volonté de dominer” et de l’intolérance à la frustration selon les experts

Nicolas Zepeda, jugé depuis deux semaines à Besançon pour l’assassinat de son ex-petite amie japonaise Narumi Kurosaki en 2016, a une « volonté de dominer » et une « intolérance à la perte de pouvoir », ont témoigné vendredi 8 avril les experts.

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Le psychiatre Jean Cantarino a en revanche conclu devant la cour d'assises du Doubs que l'accusé ne présentait pas de "dangerosité psychiatrique". Selon lui, M. Zepeda n'a "pas de maladie mentale ou psychique". Selon M. Cantarino, l'accusé, dont l'intelligence est supérieure à la moyenne, "a une façon très complexe de répondre à des questions parfois simples". Cela détermine "une personnalité qui a tendance à manipuler autrui". "Et si c'est mis à mal ça peut donner des réactions violentes", selon lui.

Sa consoeur psychologue, Clara Cavignaux, n'a pas relevé "de facteurs de risques de récidive": pas d'impulsivité, pas d'agressivité, pas de problèmes familiaux, en dehors de "son probable manque d'empathie". Mais elle note chez lui une "volonté de contrôle sur l'autre", associée à "l'absence de prise en considération de la volonté d'autrui", des traits de personnalité relevés par le ministère public et les avocats des parties civiles pendant les neuf jours d'audiences écoulés.

Nicolas Zepeda, qui nie les faits depuis le début du procès, avait de "fortes exigences vis-à-vis de Narumi" et au moment du départ de l'étudiante japonaise pour la France, il a eu un "sentiment de manque de respect et de perte de contrôle très forte", estime la psychologue.

Le contrôle maximal qu'on peut avoir sur un individu, "c'est sa vie..."

Selon l'accusation il n'a pas supporté la rupture avec Narumi Kurosaki, qui l'avait quitté peu de temps après être arrivée en France pour ses études. Il s'est rendu à Besançon depuis le Chili pour la retrouver et l'a tuée dans la nuit du 4 au 5 décembre 2016.

"Supporterait-il d'avoir fait autant de kilomètres pour revoir Narumi et qu'elle lui dise: +Je ne suis plus la gamine de 21 ans que tu as connue, j'ai un nouveau petit copain et je ne veux plus de toi+", a demandé un avocat des parties civiles, Me Randall Schwerdorffer, à la psychologue. "Si ça avait été le cas, ça aurait été très difficilement tolérable", a-t-elle répondu.

Et l'avocat général, Etienne Manteaux, de noter que le contrôle maximal qu'on peut avoir sur un individu, "c'est sa vie..."

(AFP)
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