Affaire Narumi Kurosaki : Nicolas Zepeda condamné à 28 ans de réclusion criminelle

Le procès de Nicolas Zepeda, accusé d’avoir assassiné l’étudiante japonaise Narumi Kurosaki en décembre 2016 a été reconnu coupable ce mardi 12 avril après 11 jours de procès à la cour d’assises de Besançon. Le Chilien de 31 ans a 10 jours pour faire appel. 

Me Jacqueline Laffont, avocate de Nicolas Zepeda. © Alexane Alfaro

A l'énoncé du verdict de la cour d'assises du Doubs et au terme de quatre heures de délibéré, le jeune homme de 31 ans, à l'encontre duquel avait été requise la réclusion criminelle à perpétuité, est resté figé, semblant abattu.

Lui faisant face, la mère de Narumi l'a observé, la tête légèrement penchée sur le côté, mouchoir à la main et tenant toujours bien serrée dans ses mains la photo de sa fille qu'elle n'avait pas lâchée depuis le début du procès, deux semaines plus tôt.

"L'essentiel est que l'assassinat ait été retenu", a réagi Me Sylvie Galley, avocate de la famille de Narumi Kurosaki.

"Cette peine me paraît très juste et réfléchie", a pour sa part estimé Me Randall Schwerdorffer, avocat du petit ami français de l'étudiante au moment des faits, également partie civile.

Lors du procès "particulièrement fort en émotions", selon les mots du président de la cour Matthieu Husson, Nicolas Zepeda n'a jamais cessé de clamer son innocence.

"Je ne suis pas qui je voudrais, mais je ne suis pas un assassin, je ne suis pas l'assassin de Narumi", a-t-il encore déclaré, en français, lors de sa dernière prise de parole mardi matin. "Je n'ai jamais voulu être au milieu de la douleur de la famille de Narumi, j'ai jamais voulu être au milieu de la douleur de ma propre famille, de ma propre douleur", a ajouté le Chilien, versant quelques larmes.

Lundi, l’avocat général Etienne Manteaux avait requis une peine de réclusion à perpétuité. 

La cour, composée du président, ses deux assesseurs ainsi que les six jurés (trois hommes et trois femmes) ont répondu aux questions qui leur ont été posées :

Nicolas Zepeda est-il coupable d'avoir donné volontairement la mort à Narumi Kurosaki ?

Réponse : Oui

Nicolas Zepeda avait-il formé le dessein préalablement de commettre le meurtre ?

Réponse : Oui

Le cour et le jury ont  donc condamné Nicolas Zepeda Contreras à une peine de 28 ans de réclusion criminelle et à une peine d'interdiction définitive du territoire français une fois qu'il aura purgé sa peine en France. Il a dix jours pour se pourvoir en appel.

Au cours de ces deux semaines, Nicolas Zepeda n'a cessé de clamer son innocence. "Je ne suis pas qui je voudrais, mais je ne suis pas un assassin, je ne suis pas l'assassin de Narumi", a-t-il encore déclaré, en français, lors de sa dernière prise de parole mardi matin.

Lors de ce procès "particulièrement fort en émotions", selon les mots de Matthieu Husson, Nicolas Zepeda n'a jamais cessé de clamer son innocence. Nicolas Zepeda a reconnu avoir passé la nuit du 4 au 5 décembre 2016 avec elle dans la petite chambre qu'elle occupait dans une résidence universitaire de Besançon. Mais il a assuré tout ignorer du destin de l'étudiante de 21 ans que plus personne d'autre n'a revue vivante depuis et dont le corps n'a jamais été retrouvé.

Nicolas et Narumi s'étaient rencontrés en 2015 alors qu'ils étudiaient à l'université au Japon. Mais la jeune femme de 21 ans avait rompu à l'automne 2016 peu de temps après son arrivée à Besançon où elle comptait apprendre le français. Selon l'accusation, mû par une jalousie maladive et un caractère possessif, Nicolas Zepeda, seul et unique suspect, était venu du Chili l'y rejoindre sans la prévenir.

Après l'avoir espionnée, il l'avait retrouvée et avait passé avec elle cette fameuse nuit du 4 au 5 décembre au cours de laquelle des étudiants de la résidence universitaire avaient entendu des "cris stridents" de femme. Aucun d'entre eux n'avait toutefois appelé la police.

Faute d'aveux, les circonstances de la mort de Narumi Kurosaki et ce qu'il est advenu de son corps n'ont jamais été éclaircis.

Mais selon l'accusation, Nicolas Zepeda a étouffé ou étranglé Narumi avant de se débarrasser de son corps, sans doute dans la rivière du Doubs, non loin de Dole (Jura). Il a ensuite piraté les comptes de Narumi Kurosaki sur les réseaux sociaux pour envoyer des messages à ses proches et la faire passer pour vivante, le temps de regagner le Chili, d'où il sera finalement extradé à l'été 2020.

Me Galley a une nouvelle fois regretté mardi matin l'"absence d'aveux et de réponses" aux questions qui taraudent les proches de Narumi. "La famille espérait davantage, elle restera sur une vraie douleur", a-t-elle dit.

Au cours des débats, le long et douloureux témoignage de la mère de Narumi Kurosaki avait bouleversé la cour, exhortée à "ne pas laisser ce démon en liberté". Son voeu a donc été exaucé.

© AA

(Avec AFP)

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