Au moins 150 Italiens ont choisi de mourir en Suisse en 2016

Au moins 150 Italiens ont choisi en 2016 d’aller mourir en Suisse, ont annoncé des associations réclamant la légalisation du suicide assisté en Italie, un débat relancé par la mort lundi 27 février 2017 d’un DJ devenu tétraplégique.

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"En 2004, on recevait une trentaine d'appels par semaine. Aujourd'hui, nous en recevons trois fois plus", a affirmé au quotidien La Stampa l'association Exit-Italia, dont le siège est à Turin (nord), qui aide les Italiens désireux de mettre fin à leurs jours à se rendre en Suisse.

"Je me sens dans une cage"

Le débat a été réamorcé en Italie après le décès lundi en Suisse de Fabiano Antoniani, 40 ans, connu sous le nom de DJ Fabo, un grand voyageur, pilote de moto-cross et musicien victime d'un accident de la route en 2014 qui l'avait rendu aveugle et tétraplégique. "Je me sens dans une cage. Je voudrais pouvoir choisir de mourir sans souffrir", avait-il demandé en janvier au président de la République, Sergio Mattarella. Il a finalement demandé à Marco Cappato, un responsable du Parti radical et d'une association pour le droit de mourir dans la dignité, de le conduire en Suisse.

"L'Etat doit assumer sa responsabilité"

Mardi après-midi, M. Cappato s'est rendu dans un commissariat de Milan (nord) pour se dénoncer. "L'Etat doit assumer sa responsabilité quand seuls ceux qui ont 10.000 euros et peuvent être transportés vont en Suisse, sinon il faut subir un suicide dans des conditions plus terribles ou la torture d'une vie dont on ne veut plus", a-t-il déclaré à la presse.

L'euthanasie et le suicide assisté sont interdits en Italie, un pays à forte tradition catholique.

Info +

Le sujet est très délicat et politisé en Italie après le cas d'Eluana Englaro, une Italienne restée 17 ans dans le coma jusqu'à ce que sa famille obtienne en 2009 devant la justice de suspendre son alimentation, en dépit d'une campagne du Vatican et du gouvernement de Silvio Berlusconi pour la maintenir en vie.

"Le gouvernement suit avec respect le débat parlementaire en cours, qui doit se faire et qui interpelle la conscience de chaque parlementaire", a commenté mardi avec prudence le chef du gouvernement Paolo Gentiloni.

(Source : AFP)
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