Audincourt : un couvre-feu suite aux violences du 13 juillet

Un couvre-feu pour les jeunes de moins de 14 ans a été instauré dans les rues d’Audincourt ce mardi 16 juillet 2019. Il fait suite aux violences urbaines ayant eu lieu dans la nuit du 13 juillet.

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L'arrêté a été "signé (mardi) matin" et s'applique aux Champs Montants, un quartier sensible à l'est d'Audincourt, a indiqué à l'AFP Marie-Claude Gallard, maire PS de cette commune d'environ 14.000 habitants, près de Montbéliard.

Les mineurs non-accompagné iront au commissariat

Dès mardi soir et jusqu'au 31 août, entre 22h et 6h, "les jeunes de moins de 14 ans qui seront dehors non accompagnés de leurs parents seront conduits par les policiers au commissariat", où "leurs parents devront venir les  chercher", a-t-elle ajouté.

Selon l'élue, ce quartier est en proie "depuis plusieurs mois" à de multiples incivilités (rodéos de scooter, feux de poubelles...), dont le déclencheur pourrait être des actions anti-rodéos de la police et des interpellations liées à des affaires de stupéfiants

Des violences samedi soir

Elles ont culminé dans la nuit de samedi à dimanche, en marge des festivités du 14-juillet, avec des "feux nombreux et des jeunes mineurs (...) fortement présents sur la voie publique" vers 02H00 du matin, a précisé à l'AFP la préfecture du Doubs.

Des adolescents ont pénétré dans un bâtiment abritant une Maison des jeunes et de la culture (MJC) et une garderie et l'ont incendié, a-t-on ajouté.

Trois jeunes - deux majeurs et un mineur - ont été mis en examen pour cet incendie. Les deux majeurs ont été écroués, selon le parquet de Montbéliard.

"Des moyens trop faibles" pour certains quartiers

Le préfet du Doubs Joël Mathurin, qui s'était rendu sur place lundi, "se félicite de ce couvre-feu, mesure qu'il avait "fortement encouragée dès dimanche matin", a indiqué à l'AFP Nicolas Régny, son directeur de cabinet.

Mardi, des élus de la région de Montbéliard ont fait part dans L'Est Républicain de leur "sentiment d'abandon", accusant l'Etat d'avoir concentré les moyens de la police et de la justice dans la crise des "gilets jaunes", à leur détriment.

Mme Galard et le sénateur PS du Doubs, Martial Bourquin, ont écrit au ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, pour dénoncer une situation "intolérable" et des "moyens trop faibles" pour certains quartiers.

Faux, a rétorqué M. Régny, pour qui la présence policière a au contraire été "renforcée" et qui a insisté sur l'enjeu de "reconquête sociale" de  certains quartiers.

(Avec AFP)

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