Autisme et parcours scolaire : un père de famille veut éveiller les consciences dans le Doubs

Julien Lopez, père de deux enfants atteints d’autisme, prend la parole ce mois de septembre 2025 pour alerter l’opinion publique sur la prise en charge des enfants atteints de ce handicap en France. Il appelle l’Etat, et notamment l’ARS, agence régionale de la Santé, à agir pour ouvrir plus de places en IME, instituts médico-éducatifs.

La famille de Julien Lopez, sa femme, et ses deux garçons © Julien Lopez

Si Estevan, âgé de 15 ans, a pu avoir une place à l’IME de Quingey, ce n’est pas le cas de son frère Macéo, 12 ans. Ce dernier a fait son entrée au collège de Quingey dans une classe ULIS, unités localisées pour l'inclusion scolaire, au grand dam de son père…

"Une classe ULIS accueille des enfants en situation de handicap, mais pas des situations comme celle de mon fils"

Julien Lopez a rencontré de nombreux professionnels de santé. Tous se sont mis d’accord sur un point (CDAPH, commission des droits et de l'autonomie des personnes handicapées). "Macéo doit être placé dans un IME. Il est handicapé à plus de 80 %. Sur certaines compréhensions des choses, il a une faculté mentale de 5-6 ans alors qu’il en a 12. Il peut aussi être violent", nous précise-t-il en indiquant qu’il y a une liste d’attente de deux ans pour entrer en IME…

"Je rappelle que les autistes Asperger dits "génies" ne représentent que 1 % des autistes".

Quelle est la différence avec une classe ULIS ?

"Les enfants des classes ULIS ont la possibilité mentale de suivre une scolarité ordinaire. Une classe ULIS accueille, elle, plusieurs types de handicap, comme une surdité profonde ou encore un retard social dû à une problématique du foyer... Mais pas des handicaps lourds comme celui de mon fils", tient à préciser Julien.

Un manque d’AESH ?

"Les AESH (accompagnants d'élèves en situation de handicap) font un travail formidable, mais ils ne sont pas assez nombreux. Dans les cas d’autisme, il faut un AESH à temps complet et pas un AESH partagé entre plusieurs enfants. Ils n’ont pas la même perception du monde que nous. Et pour Macéo qui a un autisme lourd, il faut un encadrement renforcé", souligne le père de famille qui tient à ajouter que le manque d’AESH se fait aussi sentir du fait de "leur faible salaire".

Une lettre adressée à l’Etat pour Estevan

C’est la deuxième fois que Julien et sa femme, sont confrontés à ce cas de figure. "À l’époque, j’avais adressé une lettre au Premier ministre et j’ai eu un retour et bizarrement, j’ai eu une place peu de temps après...", ironise-t-il.

"Nous n’avons même plus de secrétaire d’Etat au handicap alors que le président avait promis de faire de ce sujet sa priorité en 2017", rappelle le père de famille.

Et quid des classes d’unité d’enseignement autiste ?

Encore une fois, Julien précise que ce dispositif a ses limites : "Cela se rapproche du fonctionnement des classes ULIS, mais elles se trouvent en maternelle et en primaire. Il n’y en a pas en collège. Dans ces classes, les enfants atteints d’autisme ne sont jamais confrontés aux autres enfants", précise-t-il. Estevan a pu entrer dans une de ces classes : "On nous avait promis que nos enfants pourraient intégrer un CP normal, mais c’était du vent".

Faire en sorte de préparer son enfant au monde

Ce qui intéresse avant tout le père de famille, comme tout à chacun, c’est de permettre à ses enfants d’évoluer. "Estevan a fait beaucoup de progrès depuis qu’il est en IME. Les classes ULIS, elles, ne permettent pas l’encadrement qu’ont les IME. Ces instituts ont des psychologues, des psychomotriciens, des orthophonistes, des éducateurs et des professeurs adaptés au handicap. C’est à la fois un cocon, mais aussi une ouverture sur le monde avec des sorties à la piscine, au bowling…"

"J’interpelle l’Etat, pas seulement pour mon fils, mais pour tous les enfants, les 284 enfants à Besançon, qui se trouvent dans la même situation", conclut Julien.

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