« Le rôle du banquier, c’est de soutenir le territoire. » Bruno Duchesne, Directeur Général de la Banque Populaire Bourgogne Franche-Comté, comprend bien la responsabilité qu'un tel dicton implique lors d'une crise comme celle-ci.
Une récession sans précédent
« C’est une récession sept fois plus forte que toutes les récessions passées » assure-t-il ; « avant, on observait des baisses de 7 à 8% du PIB lors des grosses récessions. Celle-ci, on a perdu 35% de PIB en un mois de confinement ».
Face à ce constat, la Banque Populaire Bourgogne-Franche-Comté a dû rapidement agir pour continuer à soutenir les acteurs économiques du territoire.
Durant le confinement (mars à mai)
Déjà, elle a dû assurer la continuité du service dès le début du confinement, malgré les restrictions sanitaires.
- Un dispositif de communication grande ampleur s’est déclenché immédiatement (2 300 000 emails, 550 000 sms) pour continuer de suivre les clients.
- Les agences sont restées ouvertes ; 90% des rendez-vous se sont fait à distance (téléphone et visio), alors qu’autrefois seulement 20% s’effectuaient ainsi. Pour s’adapter à ce mode de communication, de nouveaux services digitaux (signatures électroniques, dématérialisation de contrats) ont émergé ou se sont renforcés.
- La BPBFC a aussi accompagné les entreprises: elle a été la 1ère à déployer le Prêt Garanti Etat (PGE) sur le territoire, et a immédiatement mis en place des reports d’échéances pour 20 000 de ses clients, soit l'équivalent de 250 millions d’euros.
Première phase du déconfinement (mai à juin)
Une fois le confinement partiellement terminé, il a fallu organiser la reprise de l’activité. La BPBFC a donc :
- Soutenu les particuliers, avec des Offres spécifiques de Crédit et des prêts « Jeunes » à 0%
- Aidé les entreprises avec le PGE : en Bourgogne Franche-Comté, la Banque Populaire a traité 6800 dossiers de PGE, pour un montant total de 750 millions d’euros (4% du volume national). Soit 1 entreprise cliente sur 4.
« En deux mois, on a réalisé autant de crédits aux entreprises qu’en un an » ajoute Bruno Duchesne.
- Développé des accompagnements sur le e-commerce, en aidant les commerçants fermés à créer leur site internet et avoir des solutions de paiement en ligne par carte bancaire sur leur site e-commerce.
- Organisé des conférences privées d’information pour ces commerces en difficulté.
Et maintenant ?
Ces premières mesures d’urgence, d’adaptation étaient nécessaires. Mais repousser les échéances, faire des prêts, ce n’est pas supprimer les problèmes de trésorerie des entreprises. « La question désormais, c’est Comment rembourser ? » questionne le Directeur Général.
« On le pressent : ceux qui sont en difficulté maintenant n’iront pas miraculeusement mieux en septembre ou en fin d’année, lorsque les échéances repoussées reviendront » devine-t-il.
Face à cela, Bruno Duchesne considère que la solution passera par « le reprofilage de la dette ».
« On imagine un outil de prêt participatif, peut-être de l’Etat » estime l’expert, qui rappelle également que la BPBFC est acteur du fond régional Défi 3, plan de relance de la Région.