Pour l’édition 2025, Barthod met en avant trois Beaujolais Nouveau issus de trois domaines différents. "C’est un beau millésime encore cette année, qui s‘apparente aux millésimes de 2018, 2020 et 2022, avec à peine moins de puissance, mais ça reste un très beau millésime", résume Sébastien.
Le caviste revient aussi sur une question récurrente de ses clients : le fameux goût de banane. "Tous les ans, depuis que je travaille ici, les gens posent cette question alors qu’en fait, il y a eu une seule année où il avait ce côté banane mais ça ne s’est jamais reproduit, y compris cette année."
La sélection Barthod 2025
Le Domaine de la Voûte Dorée : il s’agit d’une cuvée historique chez Barthod qui s’inscrit dans la continuité. "Plus puissante et plus aromatique, on garde tout de même ce côté primeur, gourmand, fruits rouges", commente Sébastien.
Deux Beaujolais Nouveau "villages", c'est-à-dire une catégorie plus qualitative, issue exclusivement des vignes du village du vigneron. Concernant le Beaujolais Nouveau de Lucien Lardy, le spécialiste nous explique qu’il est "plus puissant, plus marqué, plus cru de Beaujolais".
À propos du Domaine Fellot, en culture biologique, "il se place entre les deux autres, il a un côté très gourmand", nous décrit Sébastien.
Côté prix, le Beaujolais Nouveau n’est jamais très cher : compter entre 8,50 et 10,50€ la bouteille.
Une tradition qui s'efface... pourquoi ?
Sébastien constate un net essoufflement autour du Beaujolais Nouveau. "Cette année, j’en ai pas du tout entendu parler, ni dans les médias ni nulle part. C’est une tradition qui se perd", confirme-t-il, en se remémorant une époque bien différente : "en 1991, quand j’ai commencé, le Beaujolais Nouveau, c’était le lancement des fêtes de fin d’année, on commandait 7 à 8 palettes de Beaujolais Nouveau, soit 4 à 5000 bouteilles. Aujourd’hui, on en commande beaucoup moins : 240 bouteilles". Si 2023 et 2024 avaient encore suscité de l’intérêt, la fréquentation reste concentrée : "Les gens viennent le jeudi, le vendredi, le samedi… après c’est fini, on n’en a plus et les clients n’en cherchent plus." Et de constater : "Aujourd’hui, on fête plus Halloween que le Beaujolais Nouveau !"
Le caviste avance plusieurs explications, notamment un changement de mentalité dans notre société : "on est dans une société plus healthy, moins boire, moins manger, alors que le Beaujolais Nouveau, c’est la charcuterie, le canon avec les copains."
La dérive médiatique des grandes années n’a pas aidé selon lui, "c’était devenu du grand n’importe quoi, notamment quand les Japonais qui se baignaient dedans…" Sébastien nuance cependant en précisant que "ce n'est pas des grands vins… on ne peut pas faire quelque chose de grandiose alors que le raisin était encore sur la vigne il y a 3 mois, mais ce sont des vins de copains." Et l’intérêt demeure pour les vignerons : "ça sert aussi à faire connaître les vignerons et découvrir leurs autres vins de vignoble", rappelle Sébastien.
Pour parler plus globalement, selon le caviste bisontin, "le monde du vin, cette année 2025, c’est compliqué, la bière prend une place très importante, y compris dans des restaurants étoilés où on propose plutôt un accord met et bière plutôt qu'un accord met et vin", observe-t-il. Une concurrence qui s’ajoute au recul de certaines traditions vinicoles.
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Le Muscat de Noël, autre primeur attendu
En parallèle du Beaujolais Nouveau, Barthod met en avant un autre vin primeur du moment : le Muscat de Noël. Il s’agit du Blanc comme Neige de Lafage, un muscat de Rivesaltes (Roussillon), premier muscat de l’année 2025. Selon Sébastien, c’est un vin "blanc un peu sucré", à servir "bien frais en apéritif ou avec des desserts à base de fruits" et en plus, c'est une bouteille avec un packaging spécial fêtes.
Infos pratiques
- Maison Barthod
- 22, rue Bersot à Besançon
- Site internet : barthod.fr
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