Besançon : les commerçants de la Galerie Chateaufarine veulent rouvrir pour le Black Friday

Dans une lettre ouverte, les commerçants de la Galerie appellent au « bon sens » en leur permettant d’ouvrir dès 27 novembre 2020, jour du Black Friday. Cette dernière a été adressée à la Ville de Besançon et la Préfecture du Doubs.

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S'ils ne sont pas entendus par cette lettre ouverte, les commerçants "exigent sans délai" que le Black Friday soit reporté de sorte qu’il n’ait pas lieu tant que leurs commerces ne seront pas rouverts.

Voici la lettre ouverte des commerçants de la Galerie Chateaufarine de Besançon :

"Jeudi 12 novembre, 18 heures, le Premier ministre Jean Castex adressait à nous tous, commerçants, un message d’espoir en annonçant une réouverture « d’ici quinze jours ».

Les fermetures imposées des commerces dits « non essentiels » nous ont fait mettre un deuxième genou à terre après l’épisode du printemps. Nous avons beau déployer des trésors d’inventivité pour nous adapter à la situation, nous avons beau faire confiance à nos clients les plus fidèles, il n’en reste pas moins qu’un commerce fermé ne peut plus exercer son activité.

Toute digitalisation prônée par nos gouvernants ne pourra résoudre nos problèmes dans un laps de temps aussi court, faute de moyens et faute de pouvoir jouer sur le même terrain que les professionnels du commerce en ligne. Nous exerçons le même métier, mais pas avec les mêmes outils ni les mêmes moyens ; encore moins les mêmes contraintes. La dépendance digitale au référencement exercée par les GAFA constitue un monopole dont ces acteurs abusent.

Comme tout le monde le sait, l’approche des fêtes de fin d’année constitue LE temps fort du commerce. Chaque jour, chaque week-end durant cette période cruciale compte plus que tout autre.

N’allons pas chercher plus loin d’autres équations économiques ou mathématiques, notre réouverture le 27 novembre est juste une mesure de bon sens, le bon sens commerçant comme on dit souvent à raison.

Rouvrir dès le 27 novembre, c’est nous donner la possibilité de bénéficier d’un week-end supplémentaire, l’un des quatre plus importants de l’année.

Rouvrir dès le 27 novembre, c’est offrir la possibilité à nos commerces d’étaler les flux de clients sur une période plus longue, ce qui constitue en soi une réelle mesure barrière.

Rouvrir dès le 27 novembre, c’est limiter la fuite massive et irrémédiable de la consommation vers les plateformes de e- commerce qui ont déjà beaucoup trop cannibalisé des achats qui ne seront jamais reportés sur nous commerçants physiques.

Rouvrir dès le 27 novembre, c’est refuser le monopole des pure players de la vente en ligne et autres grandes centrales d’enseignes sur le Black Friday, au détriment de tous les commerçants indépendants et franchisés.

Rouvrir dès le 27 novembre, c’est donner quelques jours et des chances de survie de plus à des commerces exsangues parmi lesquels les liquidations s’enfilent comme des perles autour du collier de la faillite.

Rouvrir dès le 27 novembre, c’est faire confiance à l’ensemble des commerçants qui exercent leurs métiers dans un esprit de responsabilité et de sécurité pour leurs employés et leurs clients.

N’ayez crainte sur notre capacité d’adaptation et notre souci constant de protéger nos concitoyens. Nous avons la capacité et la volonté de mettre en œuvre toutes les mesures appropriées permettant de garantir la sécurité de tous au sein de nos espaces. C’est notre priorité, c’est la priorité de tous.

Le 27 novembre sera donc notre jour (car 12+15=27), celui du commerce physique. Il s’inscrit dans nos calendriers comme une évidence, l’évidence de la reprise de nos activités, de nos métiers.

Dans l’hypothèse, inconcevable, où nous ne serions pas entendus sur cette mesure simple, nous exigeons sans délai que le Black Friday soit reporté de sorte qu’il n’ait pas lieu tant que nos commerces ne seront pas rouverts.

Nous demandons donc solennellement à l’ensemble de nos maires, nos élus locaux, nos parlementaires, notre gouvernement et au chef de l'État de nous laisser rouvrir le vendredi 27 novembre prochain.

Encore une fois, cette décision n’aura que des avantages : mieux respecter les impératifs sanitaires, pénaliser un peu moins l’immense majorité des commerçants français, minimiser l’inégalité de traitement dont ils pâtissent vis-à-vis des grands opérateurs du e-commerce, casser les monopoles imposés et offrir aux consommateurs une véritable opportunité d’achat à prix réduits, faite de choix et de diversité, et enfin, réactiver un pan majeur de l’économie et de l’emploi de notre territoire.

Personne de responsable ne peut contester de si impérieuses nécessités".

Les commerçants du centre commercial de La Galerie Chateaufarine.

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