Blanchiment d’argent en Europe : deux interpellations à Besançon

L’un des « plus gros dossiers européens de blanchiment de l’argent de la drogue » a été démantelé en début de semaine par la gendarmerie nationale. Deux hommes ont été arrêtés à Besançon, parmi 36 interpellations menées en France et à l’étranger.

© Alexane Alfaro

L'un est un "collecteur" d'argent, l'autre est Bisontin. Les deux hommes s'étaient donné rendez-vous au McDonald's de Chateaufarine, lundi soir 21 novembre 2016, probablement en vue d’échanger une grosse somme d'argent issue du lucratif trafic local de cannabis.

C'est dans ce restaurant rapide que les gendarmes de la section de recherches de Marseille et de celle de Paris, sous l'autorité de la juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) de Marseille, avaient initialement prévu d'interpeller les deux hommes qu'ils suivaient à la trace depuis un moment. Le déploiement de force n'est pas passé inaperçu aux yeux des nombreux clients présents.

Mais c'est finalement dans le quartier Planoise de Besançon, que les deux individus ont été arrêtés, avec le soutien des militaires de la gendarmerie de Franche-Comté.

2,5 millions d'euros, 7 kg d'or et 10 kg de cocaïne saisis

Au total, 36 personnes ont été interpellées lundi soir en France (essentiellement à Paris et Marseille), en Belgique et aux Pays-Bas, dans le cadre du démantèlement d'un réseau de blanchiment visant en particulier des "collecteurs" récupérant l'argent généré par des trafics de drogue en France, majoritairement du cannabis.

À l'issue de leur garde à vue de 96 heures, elles seront présentées à un juge en vue de leur mise en examen.
Dans le cadre de cette affaire, les gendarmes de la section de recherches de Marseille et de celle de Paris ont saisi 2,5 millions d'euros en liquide, 7 kilos d'or et 10 kilos de cocaïne.

Un trafic de plus de 50 millions d'euros

"C'est l'un des plus gros dossiers européens de blanchiment de l'argent de la drogue", a souligné une source proche de l'enquête, évoquant un trafic qui brasserait plus de 50 millions d'euros.
Les interpellations, effectuées avec Europol, visent un réseau de "collecteurs de l'argent issu de la vente de stupéfiants en France".

Ces "collecteurs sont chargés de regrouper l'argent, puis de le remonter vers les commanditaires par des canaux différents de ceux de la distribution", a expliqué une source proche du dossier.

Certains des suspects sont soupçonnés d'avoir placé de l'argent dans des paradis fiscaux: comme cet argent était bloqué, ils auraient fait appel à ce réseau de blanchiment pour pouvoir décaisser en toute discrétion les sommes dont ils avaient besoin.

(Avec AFP)

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