Blanchiment lié à l’acquisition d’un château : l’accusé nie s’être fait passer pour mort

Une arrivée "rocambolesque" en France et une mémoire parfois sélective : le principal prévenu dans l'affaire de blanchiment liée à l'achat du château de la Rochepot, en Côte-d'Or, s'est expliqué durant la deuxième journée d'audience, tentant de se défausser sur ses co-prévenus et de brouiller les pistes, mardi 8 novembre à Nancy.

© CC BY 2.0 – Patrick – Flickr

"Je ne me souviens pas", "peut-être", "probablement", répond souvent Dmitri Malinovsky aux questions de la présidente, Brigitte Roux, qui a tenté toute la journée d'éclaircir les choses.

Longuement interrogé sur son parcours, son départ d'Ukraine puis son arrivée en France, il a livré une histoire "rocambolesque", selon Mme Roux : après s'être fait casser la jambe lors d'un règlement de compte par son ancien associé ukrainien en janvier 2014, il aurait ensuite été kidnappé en août. Retenu en Hongrie, il a réussi à s'enfuir en décembre de la même année, dérobant un sac à ses ravisseurs contenant une arme, de l'argent et un faux passeport roumain.

Sa mort présumée, accréditée à cette période par un faux certificat de décès délivré par des "fonctionnaires corrompus", est un coup monté, jure-t-il.

Dmitri Malinovsky charge ses parents, ses amis et ses proches

Arrivé en France en mai 2015, il a trouvé un appartement à Paris par le biais d'une amie de sa femme, Katerina Rusanova, elle aussi sur le banc des prévenus. Interrogé sur les différents rendez-vous dans des cabinets d'avocats à Paris, préalables à l'achat du château, il a simplement affirmé avoir accompagné son amie, mais ne pas se souvenir de tout.

À propos des armes retrouvées dans des sacs Hermès au château ? Pas les siennes, jamais vu, de toute façon il ne sait pas s'en servir et n'a pas fait son service militaire.

Quant à l'argent qui a servi à acheter le château de La Rochepot en 2015, Dmitri Malinovsky charge ses parents, ses amis, ses proches. Tous ces projets ne sont pas les siens, il accompagne juste son amie Katerina, et ses parents lui apportent de l'argent car il n'a pas de compte en banque.

Le procès durera deux semaines

Selon l'accusation, M. Malinovsky a acheté le château de La Rochepot avec de l'argent provenant d'une escroquerie : il aurait soutiré plus de 12 millions d'euros à une société de fertilisants dont le siège est à Singapour.

Il a été arrêté en 2018 et le château a été saisi et vidé, au grand dam des habitants de cette commune, qui voyaient défiler quelque 30.000 touristes par an grâce à cette bâtisse. Le procès, commencé lundi, doit durer deux semaines.

(Charles Perrin avec AFP)

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