Budget : Moscovici réclame des “réformes structurelles” pour éviter “l’austérité subie”

Le président de la Cour des comptes Pierre Moscovici "ne croi(t) pas que la France soit menacée de mise sous tutelle" par le FMI, mais il exhorte à réaliser des "réformes structurelles" pour éviter "l'austérité subie demain" pouvait-on lire samedi 19 juillet 2025 dans un entretien accordé au journal Le Parisien. 

Pierre Moscovici © Pierre Moscovici/Twitter

"La France n'est pas la Grèce de 2009-2020 ! Je ne crois pas nécessaire de faire peur avec la menace du FMI. Je ne crois pas que la France soit menacée de mise sous tutelle. Les dangers qui nous menacent suffisent", déclare-t-il dans un entretien publié samedi soir sur le site du Parisien, quelques jours après les annonces budgétaires du Premier ministre François Bayrou.

Ces dangers sont, selon lui, "l'étranglement de l'action publique par l'excès de la charge de la dette" et "la dégradation de nos conditions de financement sur les marchés".

"Ce qui compte, ce sont les réformes structurelles. C'est toute la différence entre l'austérité et le sérieux: la France a le choix entre un effort volontaire maintenant et l'austérité subie demain", dit-il. Les Français "sont prêts à faire un effort collectif" mais "ils ne le sont pas forcément à consentir un effort individuel", relève-t-il.

Objectif 44 milliards d'économies

Pour Pierre Moscovici, "quelle que soit la composition des mesures" qui seront finalement retenues, il faudra arriver à 44 milliards d'euros d'économies, "car le paiement des intérêts de la dette est la dépense publique la plus bête de toutes".

"Nous consacrons chaque année 67 milliards d'euros d'intérêts au remboursement de cette dette", qui pourrait atteindre 3.500 milliards d'euros en fin d'année, selon le président de la Cour des Compte. "C'était une petite trentaine (de milliards) en 2021, et cela sera peut-être 100 milliards d'euros avant la fin de la décennie. Cela ne peut pas continuer comme cela", estime-t-il.

François Bayrou a présenté mardi une cure budgétaire de 43,8 milliards d'euros pour 2026, avec la suppression de deux jours fériés et le gel des prestations sociales et des retraites, immédiatement décriée par les oppositions qui menacent de censure au parlement. Le Premier ministre a indiqué samedi se donner "deux mois" pour mettre un point final à ce plan.

(AFP)

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