Chalon-sur-Saône vote la fin du menu sans porc à la cantine

Le conseil municipal de Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire) a voté mardi 29 septembre 2015 au soir à une large majorité pour la suppression du menu de substitution au porc dans les cantines scolaires de la commune. 

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Sur les 43 conseillers municipaux, seuls les 7 élus d'opposition de gauche ont voté contre et un élu MoDem de la majorité s'est abstenu. Absente, la première adjointe UDI Isabelle Dechaume a expliqué dans un communiqué s'être "mise en retrait", n'ayant pas "la même approche" de la laïcité que celle proposée par le maire Les Républicains Gilles Platret. L'élue a cependant estimé ne pas "remettre en cause l'unité" de la majorité municipale. "La mention +avec+ ou +sans porc+ faisait entrer des considérations religieuses dans des lieux où elles n'avaient pas leur place", a déclaré le maire, affirmant vouloir "revenir à la neutralité de l'organisation du service public de la restauration scolaire". 

M. Platret avait annoncé mi-mars qu'il mettrait fin dès la rentrée de septembre à la distribution des menus sans porc dans les restaurants scolaires, déclenchant une vive polémique y compris dans son propre camp. Cette décision a fait l'objet d'une délibération en conseil municipal pour entrer définitivement en vigueur. Selon le maire, la pratique des menus de substitution impliquait un "fichage confessionnel qui ne dit pas son nom et ce soir, nous y mettons un terme"

A l'extérieur de l'Hôtel de Ville, quelques dizaines de personnes, répondant à l'appel du Parti communiste, s'étaient rassemblées pour dénoncer le vote de cette mesure tandis qu'un public fourni s'était pressé dans la salle du conseil municipal, huant ou applaudissant l'intervention du député PS et conseiller municipal d'opposition, Christophe Sirugue.

Celui-ci a accusé le maire d'être "en service commandé", son annonce de supprimer les menus de substitution au porc étant intervenue "quelques jours
après (sa) rencontre avec l'ancien président de la République", Nicolas Sarkozy. Parmi les manifestants, un adhérent communiste, Guy Tales, a déploré : "N'allons pas allumer des feux dans une société en crise alors que cette question était réglée depuis 31 ans par l'ancien maire" Dominique Perben, en 1984, date de l'entrée en vigueur des menus de substitution.

(Source : AFP)
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