Chevaux maltraités et squelettiques en Haute-Saône : prison avec sursis requise

Un poulain agonisant, des chevaux blessés, maltraités et squelettiques : six mois de prison avec sursis ont été requis ce jeudi 12 janvier 2018 à Vesoul contre une éleveuse de 35 ans, à laquelle 44 chevaux et 29 chiens ont été retirés il y un an.

Le tribunal correctionnel de Vesoul rendra sa décision le 8 février à 9h00. La procureure Julie Bressand a également demandé au tribunal d'interdire à la prévenue d'exercer une activité d'élevage pendant cinq ans. Elle a notamment souligné la "mauvaise foi" et "l'improvisation totale" de la jeune femme, qui gérait seule une exploitation ayant accueilli jusqu'à plus de 100 équidés.

"J'ai fait avec les moyens et la structure que j'avais. Jamais mes chevaux n'ont manqué ni de soins ni de nourriture", a pour sa part soutenu la prévenue, poursuivie pour "mauvais traitements" sur les chiens et les chevaux de son exploitation, de mars 2016 à janvier 2017.

En janvier 2017, la SPA avait saisi 44 chevaux et 29 chiens détenus dans des conditions sanitaires indignes dans cet élevage situé à Gézier-et-Fontenelay (Haute-Saône). Les équidés, notamment des pur-sang arabes égyptiens, ont été retrouvés extrêmement maigres, déshydratés, dans des enclos insalubres et parfois dangereux. Un poulain agonisait, une plaie ouverte au poitrail. Il a été euthanasié.

Une propriétaire a raconté devant le tribunal le sort subi dans l'exploitation par sa jument, pleine, retrouvée "couchée, squelettique, couverte d'escarres et pourrissant sur place". La jument a finalement pouliné de manière prématurée, son poulain est décédé et elle a dû être euthanasiée. Les chiens - des bouviers bernois et des laïkas - dormaient sur le sol gelé, à même leurs excréments.

L'éleveuse, diplômée en tourisme équestre, "a tout fait pour avoir une exploitation qui fonctionne", a plaidé son avocat, Me Jérôme Pichoff. "Mais elle a voulu grossir cette exploitation, ça l'a dépassée. C'était une erreur économique majeure" et "elle s'est retrouvée otage de la situation et de son cheptel, ça n'a rien d'intentionnel, ", a-t-il ajouté.

La jeune femme doit également être jugée jeudi soir pour des faits de "harcèlement moral" commis sur une apprentie de 16 ans qui avait alerté les autorités sur l'état de santé des animaux. Cette "lanceuse d'alerte" s'est suicidée en août 2016, cinq mois après la rupture de son contrat d'apprentissage avec l'éleveuse.

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