Cible de tags homophobes, le maire d’un village du Jura porte plainte

Le maire d'Eclans-Nenon, dans le Jura, a déposé plainte après avoir été la cible d'une dizaine de tags homophobes, a-t-il indiqué vendredi 29 décembre 2023, un acte qui s'inscrit dans une hausse des agressions visant les élus locaux.

© Helene Loget

Les inscriptions ont été constatées lundi matin, jour de Noël, a précisé Gabriel Bremond, 72 ans, maire d'Eclans-Nenon, un village d'environ 400 habitants. Truffées de fautes, elles ont été apposées sur les murs de la mairie, du cimetière, sur un abribus ou encore à même le bitume, a-t-il ajouté, énumérant : "Gabriel en port-jarretelles", "pédophyle", "maire en rute", "travelot"...

Des panneaux du camping local, racheté par M. Bremond et son compagnon en 2020, ont également été maculés, a dit l'élu. Les tags ont sans aucun doute été réalisés la nuit du réveillon de Noël, selon M. Bremond. "C'était le Père Noël", a-t-il ironisé. "Il faut tourner tout ça à l'humour et à la dérision", même si "c'est fait par des imbéciles", a ajouté M. Bremond, élu en 2022. "J'ai appelé immédiatement la gendarmerie" et "déposé plainte", a poursuivi le maire.

"Je ne démissionnerai pas"

"Les coupables, on va les trouver", a assuré l'élu, convaincu qu'il y a "plusieurs" auteurs. "Je ne pense pas" qu'ils soient du village, "tous les gens de la commune que j'ai vus sont outrés (...) Ils ont eu peur que je démissionne mais je ne démissionnerai pas, ça serait (...) donner raison" aux auteurs, a-t-il insisté. "Ca ne me blesse pas", a encore indiqué M. Bremond, se disant toutefois "gêné pour le village".

L'élu dit avoir reçu des dizaines de messages de soutien "de toute la France", venus "d'élus" comme de "privés". La ministre des Collectivités territoriales et de la ruralité, Dominique Faure, lui a également envoyé un message de soutien, a assuré M. Bremond. Les violences contre les élus sont un sujet sensible, qui a pris de l'ampleur ces derniers mois.

D'après le ministère des Collectivités territoriales, les atteintes verbales ou physiques à l'encontre des élus locaux ont augmenté d'un tiers entre 2021 et 2022. Selon le ministère de l'Intérieur, les agressions envers les élus devraient augmenter de 15% en 2023, après une hausse de 32% l'an dernier (2.265 plaintes et signalements).

(AFP)

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