Commission d’enquête sur le dopage : “On est sur la bonne voie mais la lutte sera longue”

La commission d’enquête du Sénat, a réuni 138 personnes dont des responsables de 18 disciplines, des sportifs, des médecins d’équipes professionnels et des experts de la lutte antidopage. Le rapport, rendu public mercredi 24 juillet, avance 60 propositions pour lutter contre le dopage. Selon Jean-François Humbert, sénateur UMP du Doubs et président de la commission, « on est sur la bonne voie mais la lutte sera longue ». Une loi devrait voir le jour à la fin de l’année.

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"L'objectif était de remplir sept piliers pour permettre d'apporter des réponses contre ce fléau : connaître, prévenir, contrôler, analyser, sanctionner, pénaliser et coopérer" indique le président de la commission. 

La prévention auprès professionnels mais aussi les amateurs et les plus jeunes

La prévention était un des mots d'ordre de la commission d'enquête. Prévenir les sportifs de haut niveau mais aussi les plus jeunes et les non-licenciés. Pour Jean-François Humbert, "la prévention est très importante dans le dopage parce que le fait de se doper est mauvais pour la santé, c’est une question de santé publique". "Les plus jeunes, qui choisissent pour modèle des sportifs, doivent être formés notamment à l’école. Aujourd’hui, ça ne sert à rien de pénaliser le sportif qui a gagné une grande compétition en 1998. Ce qu’il faut, c’est commencer la prévention à partir de maintenant".

Le renforcement du contrôle inopiné

Lors de la commission d'enquête, le témoignage de plusieurs professionnels ont révélé que les contrôles inopinés se faisaient très rares. Par exemple, aucun des trois premiers joueurs et joueuses mondiales en tennis n'ont fait l'objet de plus de trois contrôles inopinés sur 334 contrôles au sein de la Fédération International de Tennis. Jean-Pierre Verdy, directeur du département des contrôles de l'Agence de lutte contre le dopage (AFLD) : "actuellement, lorsqu'on effectue un contrôle à 6h00 du matin, on entend toutes les chasses-d'eau fonctionner dans les chambres, on ne recueille jamais la première miction alors que c'est celle qui nous intéresse. Certains sportifs sortent même de leur chambre avec un coton sur le bras." Des témoignages surprenants dont la comission tient compte puisque les contrôles inopinés seront renforcés.

Fin du dopage ? Ce n'est pas pour demain !

"Malheureusement, le dopage, c'est général" d'après Jean-François Humbert, "on en voit même au curling, à la pétanque et au tir-à-l'arc !". Le dopage n'améliore pas uniquement la forme physique mais favorise aussi la concentration, la maîtrise du rythme cardiaque, évite les tremblements etc. Il y a donc peu de sports où le dopage n'est pas passé.  

Au-delà du dopage au sein des équipes, il y a le marché qui l'encadre, notamment chez les fabricants : "il y a toujours un temps d'avance chez les fabricants de dope que chez les fabricants de tests anti-dopage. Voilà pourquoi la fin du dopage, ce n'est pas pour demain, ce sera très compliqué. Les progrès de la sciences font que ça complique encore le problème du dopage".

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