Construction : premières reprises des chantiers à Besançon

Le groupe immobilier SMCI a été dans les premiers en Bourgogne-Franche-Comté à reprendre ses chantiers cette semaine dans la construction de collectifs privés. Patrick Collard, directeur technique, explique quelles ont été les conditions et précautions inhérentes à cette reprise progressive.

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Au lendemain du confinement le 17 mars 2020, le BTP s'est mis en ordre de bataille pour organiser son activité et protéger ses salariés avec des procédures adaptées.

Hors interventions urgentes, la Fédération nationale des Travaux publics (FNTP), la Fédération française du Bâtiment (FFB), la Confédération de l’Artisanat et des Petites Entreprises du Bâtiment (CAPEB) avaient en effet demandé au gouvernement l'arrêt temporaire des chantiers de BTP.

"Nous sommes restés plusieurs jours dans l'attente d'un redémarrage possible suite à la parution le 2 avril 2020 d'un guide de préconisation de l'OPPBTP, l'organisme professionnel de prévention du bâtiment des travaux publics, afin de mettre en oeuvre les bonnes pratiques dans le cadre de la lutte contre le Covid-19..."explique Patrick Collard, directeur technique du groupe immobilier SMCI à Besançon.

Ce guide de préconisations sanitaires a été validé par les ministères de la Santé et du Travail et a reçu l'aval de la CAPEB, de la FFB, de la FNTP. "Depuis, nous avons consacré sur chaque chantier plusieurs réunions pour mettre au point les conditions de reprises, de faire le tour de ceux qui étaient volontaires, car même si les chefs d'entreprise le souhaitaient, c'était parfois compliqué. Des salariés peuvent manquer à l'appel en raison des gardes d'enfants par exemple ou problématiques liées à l'accès aux fournitures et enfin les 1 m de distanciation sociale pas toujours facile à mettre en oeuvre en fonction du type d'activité..."

Mesures de précaution

En accord avec les entreprises intervenantes, le maître d'ouvrage doit nommer un référent Covid-19 qui se met en lien avec le coordonnateur sécurité et protection de la santé (SPS). Il a dressé une liste des conditions préalables à la reprise de la construction.

Avec la volonté de tous, SMCI a pu déjà reprendre trois de ses chantiers sur Besançon au Tilleroyes (O2  tranche4) et aux Haut-du-Chazal (Naturia - Hélia). Au centre-ville, le chantier de l'ancien conservatoire de la place de la Révolution reprendra ce jeudi. Rien que sur Besançon, cela représente déjà une vingtaine d'entreprises et une centaine de salariés.

Et le son des travaux pourra reprendre sur trois autres chantiers en Franche-Comté en début de semaine prochaine. Mais pas à n'importe quelles conditions. "Sur chaque chantier, il a été convenu avec chaque maître d'oeuvre et les référents sécurité (coordinateurs SPS) des bonnes pratiques à mettre en oeuvre aboutissant à une mise à jour des PGC (plans généraux de coordination). Ces nouvelles règles ont été transmises aux entreprises qui les appliquent dans leur propre plan de prévention..." souligne Patrick Collard.

Concrètement, l'accès du chantier doit être contrôlé. Les ouvriers doivent respecter des flux de circulation, avoir accès à un point d'eau avec du savon. Concernant le port de masques, il est obligatoire dans certaines activités dans le cas de travail à moins d'un mètre notamment. D'autres mesures ont été prises comme un affichage visible des consignes, la désinfection régulière des surfaces de contact, etc.

Autant de précautions qui devraient durer. "Ce que l'on vient de mettre en place ne va pas s'arrêter le 11 mai, cela va se poursuivre durant des semaines, voire des mois tant que le virus circule. Les mesures seront peut-être assouplies, mais resteront en vigueur malgré tout. Raison de plus pour s'y mettre le plus tôt possible à partir du moment où l'entreprise en avait la volonté et cela a été le cas pour la majorité d'entre-elles..."   

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