Covid: le secteur des soins et services à domicile demande de l’aide

La crise sanitaire a « fortement pesé » sur les services de soins et d’aide à domicile, qui n’ont pas pu honorer toutes les demandes de prises en charge de personnes fragiles en 2020, principalement par manque de personnel, s’est alarmée jeudi une des principales fédérations du secteur.

Le Covid-19, qui a particulièrement touché les personnes âgées et vulnérables, a fait augmenter de près de 20% le nombre de demandes formulées aux structures de l'Union nationale de l'aide, des soins et des services aux domiciles (UNA).

Mais "toutes n'ont pu être honorées, il a fallu faire des choix, se reposer sur des familles pour trouver d'autres possibilités d'accompagnement, ce qui est dramatique", a déclaré lors d'une conférence de presse Marie-Reine Tillon, présidente de cette fédération qui représente 690 structures et 78.500 salariés.

Concrètement, en 2020, près d'une demande sur cinq n'a pu être traitée intégralement: elles l'ont été partiellement, ont été reportées, ou alors ont été refusées, selon les résultats d'un sondage réalisé par l'institut OpinionWay auprès de 174 structures de l'UNA.

En outre, 8 demandes sur 100 ont dues être totalement refusées, contre 6% lors du précédent baromètre publié en 2019.

"Sans surprise, c'est le manque de personnel qui empêche une prise en charge intégrale", a expliqué Mme Tillon, précisant que 26% des structures interrogées ont dit avoir refusé des demandes pour cette raison.

Selon le sondage, réalisé entre janvier et mars, près des deux tiers des structures (64%) avaient des postes vacants.

Mme Tillon a pointé le manque d'attractivité du secteur, des conditions de travail dégradées, mais aussi les annonces du Ségur de la Santé - une revalorisation de 183 euros net par mois pour tous les personnels des hôpitaux et Ehpad publics et privés - qui ont engendré une fuite de soignants et d'aides à domicile vers les établissements de santé offrant une meilleure rémunération.

Tout le secteur est désormais dans l'attente de revalorisations de salaires, le gouvernement ayant approuvé début avril un accord de branche dans l'aide à domicile qui doit se traduire par des hausses de 13 à 15% à partir du 1er octobre.

"C'est une lueur d'espoir. Mais l'application effective de cet accord est largement conditionnée au soutien financier des conseils départementaux, ce qui crée une incertitude majeure", a précisé Mme Tillon.

Autre incertitude pour l'UNA: la loi "Grand âge et autonomie" visant à réformer le secteur et promouvoir le maintien à domicile, annoncée par le gouvernement mais plusieurs fois repoussée.

(AFP)

Quitter la version mobile