Crise agricole : la Ville de Besançon, un modèle pour les autres collectivités territoriales ?

Lors du conseil municipal du 29 février, Anne Vignot, maire EELV de Besançon, a lancé un appel à toutes les collectivités territoriales afin qu'elles prennent leurs responsabilités et appliquent la loi EGAlim dans leurs restaurations collectives afin d'assurer un revenu sécurisé aux agriculteurs français qui manifestent actuellement leur mécontentement. Pourquoi cet appel ? ”Parce qu'à Besançon on l'a fait et que cela marche !”, affirme la Ville dans un communiqué du 6 mars 2024.

© Alexane Alfaro

Depuis janvier 2023, la restauration scolaire municipale de Besançon, qui produit 5.000 repas par jour en liaison chaude, propose des menus à 69% EGAlim (bio, SIQO, local bas carbone) dont 44% de produits bio, là où l'obligation est d'atteindre les 50 % EGAlim, dont 20 % bio.

”La commande publique est un levier formidable dès lors qu'on connait bien son territoire et qu'on détermine les bons critères”, assure la Ville de Besançon. ”Les conditions établies (BIO, SIQO, local bas carbone) dans les cahiers des charges nous permettent alors d'attribuer des marchés à des producteurs locaux tout en leur assurant des débouchés et des revenus stables. De plus, cela représente un réel soutien et accompagnement des agriculteurs qui font évoluer leur production vers plus de qualité.”

”Une recette gagnante pour tous”

À Besançon, la municipalité travaille avec une quinzaine de producteurs de proximité locaux et régionaux, qui fournissent à eux seuls 37 % de la commande publique de la restauration scolaire.

Pour la Ville, ”de la qualité, du bio et des achats au juste prix, une recette gagnante pour tous : agriculteurs, collectivités et usagers des restaurants collectifs.” Et de déclarer : ”Si les conseils départementaux et régionaux, qui ont respectivement la compétence restauration des collèges et des lycées, les CROUS, les hôpitaux et l'armée ainsi que toutes les restaurations collectives (publiques et privées) s'emparent de ce que nous faisons à Besançon, l'agriculture française serait soutenue tout en proposant des repas de qualité aux enfants et adultes qui fréquentent ces restaurants collectifs.”

Une démarche bisontine ”reproductible dans tous les territoires”

Enfin, la Ville de Besançon se dit ”satisfaite” que dans un communiqué de presse national du 1er mars, Marc Fesneau, ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire et Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée auprès du ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire invitent ”les collectivités à une conférence des solutions pour tenir les objectifs de la loi Egalim”. 

La Ville de Besançon se propose d'exposer sa démarche ”qui est reproductible dans tous les territoires.”

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