Crise du lait : la confédération milite pour “une autre agriculture”

Une petite trentaine de militants de la Confédération Paysanne était devant les portes du Géant Casino à Chateaufarine Besançon ce mercredi 2 septembre 2015 de 10h à 13h. Eux n’iront pas à Paris pour bloquer les routes. Ils militent, ville par ville, pour une « agriculture paysanne »  et une « alimentation saine pour tous ». Ils ont distribué des verres de lait pour engager la conversation avec les consommateurs…

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"Il faut changer le cap. Le système est à bout de souffle". Les militants de la Confédération paysanne ne sont pas surpris de la crise que traverse le monde agricole. Plutôt que d'aller bloquer les routes, ils ont décidé,  en vue du Conseil européen des ministres de l'Agriculture, de rejoindre Bruxelles le 7 septembre en passant dans les villes pour échanger avec les consommateurs sur le prix du lait. "Le 7 septembre, la Confédération paysanne manifestera avec la Coordination européenne Via Campesina aux côtés de l’European Milk Board pour réclamer des mesures d’urgence sur les prix et une régulation des productions en adéquation avec la demande". En clair, la Confédération estime que l'Europe doit faire face à l'urgence en intervenant sur les prix d’intervention et la réduction des volumes. Elle craint que la politique menée actuellement pour booster la compétitivité et la productivité se traduise par d'importantes pertes d'emploi dans le monde agricole. "Les solutions proposées ne font que détruire encore plus les paysans. Allègements de cotisations sociales, promotion de l’exportation ou encore simplification des normes ne répondent qu’à la demande des multinationales !"

Pour ces militants, le juste prix du lait tourne autour de 40 centimes, mais il est tombé cette année à 31 centimes le litre. "Une catastrophe pour certains agriculteurs qui n'ont qu'une production de lait et pas de céréales pour compenser les pertes cette année...". Même si dans la région le lait à comté est payé un peu moins de 50 centimes, les agriculteurs de la confédération se sentent solidaires.  "Le système dans lequel évolue l’agriculture depuis des décennies est périmé, usé, dépassé. La crise actuelle le démontre. C’est le moment d’acter la fin de ce modèle productiviste ! Nous pouvons imposer un changement de cap, une nouvelle organisation de l’agriculture qui, enfin, respecte les hommes et les femmes, travailleurs de la terre, et l’environnement, indispensable socle sur lequel nous exerçons notre métier".

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