La police est intervenue mardi matin et a placé le gérant en garde à vue pour "acquisition, transport, détention, offre ou cession de stupéfiants", a précisé à l'AFP le procureur de la République à Dijon, Éric Mathais.
Cette nouvelle boutique d'une franchise suisse avait ouvert samedi et proposait des produits à base de cannabidiol (CBD) affichant un taux de THC (composant du cannabis qui a un effet psychotrope, ndlr) censé être autorisé.
Déjà une boutique fermée
Un commerce similaire avait été perquisitionné le 17 juillet, au lendemain de son ouverture. Son gérant de 23 ans, déjà condamné pour des infractions à la législation des stupéfiants, avait été mis en examen et placé sous contrôle judiciaire. L'échoppe a été fermée pour six mois.
Des perquisitions en France entière
La police a récemment multiplié, partout en France, les perquisitions d'établissements qui commercialisent ces produits en profitant d'un flou juridique qui autorise le CBD dès lors que sa teneur en THC n'excède pas 0,2%.
Le parquet en guerre contre tout THC
Pour le parquet de Dijon, qui promet de diligenter "systématiquement des enquêtes afin de vérifier le respect de la loi au sein de telles boutiques", le seuil de 0,2% ne concerne que la culture du chanvre et "le produit fini ne peut (...) jamais contenir de THC, même en dessous de 0,2%".
Mi-juin, la ministre de la Santé Agnès Buzyn a averti que ses services allaient clarifier cette "zone grise du droit". La Direction des affaires criminelles et des grâces (DACG), qui fait le
lien entre le garde des Sceaux et les parquets, a de son côté envoyé une note "incitant à l'action" contre ces établissements, selon une source proche du dossier.
La France, très consommatrice
Comptant 700.000 fumeurs de cannabis quotidiens selon des chiffres officiels, la France figure parmi les pays les plus grands consommateurs de cannabis en Europe: 22% des 15-34 ans ont fumé au moins un "joint" en 2016, selon l'étude la plus récente sur le sujet.
(Selon AFP)