Des kits de shoot retrouvés en cellules dans une prison de Saône-et-Loire

L'administration pénitentiaire a confirmé vendredi 7 octobre que des kits de shoot avaient été distribués à des détenus d'une prison de Saône-et-Loire qui les avaient emmenés dans leur cellule pour s'injecter leur drogue, une initiative sévèrement condamnée par un syndicat d'agents.

© CC0 HVesna PXB

Des kits ont "circulé en détention" à la suite "d'une initiative individuelle du médecin dont l'établissement n'avait pas connaissance", a indiqué l'administration pénitentiaire nationale dans un communiqué, confirmant une information du syndicat Ufap.

"Dès que la direction de l'établissement a eu connaissance de la circulation de kits en détention, elle a fait retirer les kits"

De source proche du dossier, on précise que des kits de shoot sont parfois distribués à des détenus toxicomanes, mais ils ne peuvent normalement les emmener en cellule et doivent l'utiliser dans l'infirmerie. "Les unités sanitaires en détention sont gérées en toute indépendance par les autorités sanitaires afin de préserver le secret médical", précise l'administration.
"Néanmoins, la sécurité des agents et des détenus doit être prise en compte (...) Dès que la direction de l'établissement a eu connaissance de la circulation de kits en détention, elle a fait retirer les kits", ajoute le communiqué.

L'établissement a de plus demandé à l'Autorité régionale de santé (ARS) "des explications", ajoute l'administration sans plus de précisions. Selon le secrétaire général régional du syndicat Ufap Unsa Justice, Thierry Cordelette, "4 à 5 kits de shoot" ont été découverts dans des cellules de détenus à Varennes-le-Grand (Saône-et-Loire), un établissement pénitentaire de 283 détenus.

"C'est permettre aux détenus de se droguer"

"On distribue les kits et on permet aux détenus de les emmener en cellules", a-t-il assuré à l'AFP. Les kits ne comprennent pas de drogue mais des seringues stériles, notamment, servant à l'injection. Mais "c'est permettre aux détenus de se droguer, plutôt que de mettre en place tout ce qui se fait pour sevrer les détenus", a-t-il estimé.

Selon lui, la loi permet la mise en place de salles de shoot mais "le flou demeure quant aux prisons". La présence de seringues dans les cellules posent également un "danger" pour les détenus et le personnel pénitentiaire, a estimé Romain Bernier, délégué local Ufap-Unsa Justice à Varennes-le-Grand (syndicat majoritaire dans cet établissement). "Les agents peuvent se piquer, attraper des maladies et être contaminés lors des fouilles ou en ramassant le linge ou se faire attaquer avec une seringue", souligne-t-il.

Un "signalement" a été fait auprès de l'hôpital de Chalon-sur-Saône et au parquet de la même ville, selon le syndicaliste. Interrogé, le parquet n'a voulu ni infirmer ni confirmer le signalement.

(AFP)

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