Détenu français en fuite : la Suisse a délivré un mandat d’arrêt international

La police suisse recherche activement le détenu français, condamné en 2005 à 15 ans de prison pour l’assassinat à Genève d’une prostituée transexuelle, en fuite depuis dimanche et a émis un mandat d’arrêt international, ont indiqué mercredi les autorités genevoises. L’homme bénéficiait depuis 2013 d’un régime de semi-liberté.

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"Un homme de 38 ans purgeant une peine de privation de liberté à Genève n'est pas revenu, pour la nuit qu'il devait passer dans son établissement, dimanche soir 1er juin 2014", a expliqué le département de la sécurité et de l'économie genevois dans un communiqué. "La police a émis un avis de recherche et un mandat d'arrêt international a été délivré", ajoute-t-il.

Ce Français, originaire de Haute-Savoie où vit sa mère, avait été condamné en octobre 2005 par la Cour d'assises de Genève à une peine de quinze ans de réclusion pour assassinat et vol. Selon le quotidien La Tribune de Genève, il avait infligé à la prostituée une centaine de coups de poinçon. Il était alors sous l'emprise de la drogue, a affirmé à l'AFP son avocat Me Vincent Spira.

Après neuf années d'une incarcération qui a débuté en janvier 2004, il a été transféré en janvier 2013 dans "l'établissement ouvert" de Montfleury, dans les environs de Genève. Il bénéficie depuis lors d'un régime dit de "travail externe": il travaillait comme menuisier durant la journée et devait rejoindre son établissement pour y dormir et y passer certains week-ends.

"Le passage en régime de travail externe a été décidé à l'époque sur la base d'une expertise psychiatrique en bonne et due forme", selon les autorités genevoises. Par ailleurs, en mars 2014, le tribunal d'application des peines et mesures
lui a signifié un refus de libération conditionnelle au motif qu'il n'y avait aucune garantie du suivi médical en cas de libération conditionnelle en France.

Il a donc poursuivi son régime de travail externe en changeant d'établissement le mois dernier, pour la Pâquerette des Champs, autre structure ouverte à Genève. Il s'agit d'un petit appartement dans un immeuble accueillant cinq détenus
en semi-liberté pour les préparer au retour à la vie libre. La fin de sa peine était prévue en janvier 2019. Selon son avocat, le Français a laissé "une lettre pour sa mère". Dans cette lettre, que l'avocat a pu consulter, le fuyard explique son geste à sa mère: "Je n'en peux plus. J'ai besoin d'air, de 4-5 jours de liberté. Je me rendrai à la police française ensuite. Je me conduirai bien durant ma fuite".

M. Spira s'apprêtait à déposer une nouvelle demande de mise en liberté le 2 juin, accompagnée cette fois de toutes les garanties nécessaires, dont le fait que son client puisse bénéficier d'un suivi thérapeutique en France. Désormais, a-t-il dit, "mon but est de le faire revenir, d'expliquer son geste inconsidéré et irréfléchi".

(Source : AFP)
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