Doubs : 15 et 20 ans de réclusion criminelle pour un assassinat à l’arbalète et au couteau

Deux jeunes hommes ont été condamnés à 15 et 20 ans de réclusion criminelle vendredi 16 octobre 2020 par la cour d’assises du Doubs pour avoir assassiné Ion Matovic, 21 ans, à l’aide d’une arbalète et d’un couteau, en 2017 à Maîche.

Palais de justice de Besançon © Alexane Alfaro

Au terme de trois jours d'audience à huis clos, la cour a suivi les réquisitions de l'avocate générale, Julie Fergane, qui a requis une peine d'emprisonnement de 15 ans pour le plus jeune, âgé de 17 ans au moment des faits, et de 20 ans pour le plus âgé, qui avait alors 20 ans.

Les deux accusés ont reconnu l'assassinat de Ion Matovic, le 4 juillet 2017 à Maîche (Doubs).

Un troisième participant, âgé à l'époque de 15 ans, a été condamné en mars dernier à 12 ans de prison par le tribunal de Montbéliard. Il avait été reconnu coupable d'avoir tiré un carreau d'arbalète dans le dos de la victime. La victime avait été retrouvée morte près d'un abribus, le corps lacéré de coups de couteau. L'autopsie avait révélé qu'un carreau d'arbalète lui avait perforé le poumon droit.

Présenté comme l'instigateur du crime, le plus âgé des accusés avait une dette de stupéfiants de 600 euros auprès de Ion Matovic. Mais d'après son avocat, Me Julien Vernet, ce n'est ni pour cette dette, ni pour prendre la place de son dealer, qu'il l'a tué. Il subissait "des pressions, des violences, des coups" de la part de ce dernier, il l'a tué car il "n'en pouvait plus, il fallait que toute cette violence s'arrête", a plaidé Me Vernet.

"Rien dans le dossier ne montre que M. Matovic était insistant", a pour sa part rétorqué le conseil de la famille de la victime, Me Jean-Baptiste Euvrard, décrivant l'accusé comme un "menteur" et un "affabulateur".

Son complice, "un adolescent à l'enfance chaotique, émaillée de violences", selon son avocate Me Nathalie Rey-Demaneuf, est l'auteur du coup de couteau mortel porté près du coeur.

"Abandonné par sa mère et livré à lui-même, il était clairement sous l'emprise" de l'organisateur de l'assassinat, sans lequel "il n'y aurait jamais eu ce drame", a assuré l'avocate.

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