Doubs: Cambadélis “demande officiellement” à l’UMP de soutenir le PS contre le FN

Jean-Christophe Cambadélis, premier secrétaire du Parti socialiste, « demande officiellement » à l’UMP de soutenir le PS face au FN lors du second tour de la législative partielle du Doubs, attribuant un possible refus de Nicolas Sarkozy à sa stratégie en vue de 2017. Le PCF et le PG appellent à « faire barrage » au Front national.

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"C'est un premier round, nous l'avons emporté, tout du moins dans les partis républicains. Aujourd'hui, il faut battre le Front National. Or, ce n'est pas fait. Il faut la mobilisation de tous, de tous les partis républicains", a déclaré M. Cambadélis lundi sur LCI et Radio Classique.
Il "demande officiellement" une prise de position de l'UMP, qui se prononcera mardi à l'issue de son bureau politique.

A l'exception de Nathalie Kosciusko-Morizet et Dominique Bussereau, la plupart des dirigeants de l'UMP qui se sont exprimés semblent cependant pencher pour une absence de consigne de vote.

Mais le numéro un du PS invoque "une raison morale: on ne peut pas mettre sur le même plan un parti républicain et un parti qui ne l'est pas. Ou alors il faut dire que le Parti socialiste est la même chose que le Front National. Deuxièmement, (les dirigeants de l'UMP) s'apercevront peut-être qu'à force de baisser leur système de défense, leurs électeurs fuient au premier tour, quand le candidat n'est pas bon, directement au Front National".

"Pourquoi Nicolas Sarkozy ne veut pas appeler à voter (pour le PS contre le FN) ? Parce qu'il espère siphonner les voix du Front National lors d'une présidentielle. Il l'a déjà fait. Mais que se passe-t-il aujourd'hui ? C'est le Front National qui siphonne l'UMP", a analysé M. Cambadélis, soulignant par ailleurs l'appel "d'emblée" de l'UDI à faire "barrage à l'extrême droite".

"Le 11 janvier, nous étions ensemble pour combattre la barbarie dans la rue, il manquait quelqu'un: le Front National. Cela a une signification. Il faut en tirer les conclusions. Si l'UMP n'a pas exigé la présence du Front National dans cette manifestation, c'est qu'il y avait une raison. Donc, sur le plan électoral, il faut en tirer les conclusions", a-t-il dit.

Membre de l'aile gauche du PS, l'ancien ministre Benoît Hamon a lui aussi estimé, sur France Inter, que "ce signe égal que met la droite entre le Parti socialiste et le Front National (...) montre l'ambiguïté considérable de l'UMP par rapport aux thèses du Front National".
Mais "manifestement, il y a une migration d'une partie de l'électorat (...) des classes populaires et moyennes vers le Front National, dans un vote très antisystème, de colère, mais un vote désormais massif qu'il faut prendre très au sérieux", a-t-il dit.

PCF et PG appellent à  "faire barrage" au FN

Olivier Dartigolles, porte-parole du PCF, a appelé lundi 2 février 2015 à "faire barrage" au Front National, mais il a accusé l'exécutif d'être le "premier agent électoral" du parti d'extrême droite. Face au "risque réel" d'élection de la candidate FN, "il faut faire barrage au FN, éviter l'élection de la candidate FN".

"Je ne ferai jamais d'amalgame entre un candidat socialiste, quand bien même je conteste l'orientation gouvernementale, et un candidat du Front National", a déclaré M. Dartigolles sur Sud Radio.
Mais "le premier agent électoral du Front National aujourd'hui, c'est la politique gouvernementale", a-t-il accusé. "Tant que la politique gouvernementale ne prendra pas en considération les préoccupations réelles du pays, le chômage, le pouvoir d'achat, l'absence de perspectives d'avenir pour des territoires et des pans entiers de la société, alors nous serons confrontés à cette situation", a-t-il estimé.

Le Parti de Gauche (PG) a pointé la "grève civique" avec environ 40% de participation au premier tour de l'élection législative partielle dans le Doubs, signe d'une "démocratie d'apparat", et appelle à "faire barrage au parti xénophobe et raciste qu'est le FN".

"Le PG appelle cependant à faire barrage au parti xénophobe et raciste qu'est le FN. Pas une voix pour le parti de Marine Le Pen à un moment où les actes antisémites et antimusulmans s'accélèrent", a écrit le Parti de Gauche dans un communiqué signé de son coordinateur politique, Eric Coquerel.

Le candidat Front de gauche a recueilli 3,66% dimanche dans le Doubs.

(Source AFP)

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