Drame familial à Montreux : la piste du suicide collectif privilégiée

La police privilégie la thèse du suicide collectif jeudi dernier d’une même famille française à Montreux, en Suisse, dont les cinq membres se seraient jetés un à un du balcon du 7e étage de leur immeuble le 24 mars dernier, selon un communiqué.

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L'enquête "laisse supposer que toutes les victimes ont sauté du balcon les unes après les autres", précise la police du canton de Vaud. Sur les cinq membres, seul le fils a survécu à la chute et il est actuellement dans le coma. Le père de famille de 40 ans, son épouse, sa jumelle ainsi que la fillette du couple, âgée de 8 ans, sont décédés. Le fils reste hospitalisé dans le coma mais dans un état stable.

Le drame s'est produit le 24 mars 2022 dans un quartier de Montreux, à deux pas du casino de cette ville chic du bord du Léman. Selon l'enquête, les cinq personnes sont tombées d'une hauteur de plus de vingt mètres, les unes après les autres, peu avant 7 heures, dans un intervalle de cinq minutes.

Une famille quasi retirée de la société

Les enquêteurs, qui ont trouvé un escabeau sur le balcon d'où ont sauté les membres de cette famille, n'ont pu déceler aucune trace de lutte. "Avant ou pendant les faits, aucun témoin, y compris les deux gendarmes présents sur place dès 6 h 15 et les passants se trouvant au bas de l'immeuble, n'a entendu le moindre bruit ou cri en provenance de l'appartement ou du balcon", souligne le communiqué.

"Les investigations techniques ne montrent aucun signe avant-coureur d'un tel passage à l'acte", souligne la police, notant toutefois que "depuis le début de la pandémie, la famille était très intéressée par les thèses complotistes et survivalistes".

La famille vivait en quasi-autarcie, retirée de la société. Seule la sœur jumelle de la mère de famille travaillait à l'extérieur du domicile, précisent les enquêteurs.

Ni la mère ni la fillette n'étaient enregistrées auprès des autorités et cette dernière n'allait pas à l'école. Son grand frère était pour sa part censé être scolarisé à domicile et c'est une procédure de vérification au domicile par deux policiers, peu avant le drame, qui semble avoir poussé à l'acte.

"L'ensemble de ces éléments suggère, chez les membres de cette famille, la crainte d'une immixtion de l'autorité dans leur vie", souligne le communiqué, qui ne donne pas l'identité des victimes. Selon le quotidien régional français Nice-Matin, le père, Éric David, a grandi à Marseille dans une des résidences les plus favorisées de la ville et les jumelles, Nasrine et Narjisse Feraoun, ont grandi au sein d'une fratrie de cinq enfants qui ont tous été scolarisés au prestigieux lycée Henri-IV à Paris.

(Avec AFP)

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