Emmanuel Macron candidat à la présidentielle de 2017

Le fondateur d’En marche! a choisi le centre de formation en Seine-Saint-Denis à Bobigny ce mercredi 16 novembre 2016 pour annoncer sa candidature à la présidentielle de 2017. Jean-Louis Fousseret, le maire de Besançon, un des premiers à l’avoir soutenu, participera dans l’après-midi à une réunion au QG de Macron dans le 15e arrondissement de Paris.

Emmanuel Macron (archives) © D Poirier

L'ancien protégé du président socialiste Français Hollande a choisi Bobigny, une banlieue populaire du nord-est de Paris, pour mettre fin à des mois de suspense. "La symbolique est forte. On annonce des choses en banlieue, pas sur le plateau de TF1", s'est réjoui Patrick Toulmet, le président de la chambre des métiers et de l'artisanat de la Seine-Saint-Denis, dont dépend ce centre. Face à une "alternance du repli", incarnée par la droite, M. Macron veut incarner une "alternance de l'espoir".

Inconnu du grand public il y a encore deux ans, l'ancien banquier de 38 ans a atteint en un temps record une notoriété et un niveau d'organisation enviables. Ses proches égrènent avec fierté les chiffres: près de 100.000 adhérents structurés en plus de 1.700 comités locaux, plus de 2,7 millions d'euros de dons, une cinquantaine de parlementaires conquis...

Dénonçant un système bloqué par les logiques politiciennes, il a déclaré être candidat en se plaçant sous le signe de l'espérance et en appelant à sortir du statu quo politique pour répondre aux défis d'une ère nouvelle. Notre système politique est "bloqué", a-t-il dit, en assurant que les appareils politiques et les logiques politiciennes paralysent notre capacité à aller de l'avant. "J'ai vu de l'intérieur la vacuité de notre système politique (...), j'ai mesuré ce qu'il en coûte de refuser les règles obsolètes d'un système clanique qui est devenu le principal obstacle à la transformation de notre pays", a dit celui qui a démissionné du gouvernement en août après avoir fondé son propre mouvement ni de droite ni de gauche. "Ce système, je le refuse", a-t-il ajouté en appelant à une révolution démocratique profonde au lieu de s'en tenir aux recettes du siècle dernier.

Inquiétudes à gauche

 "L'enjeu (pour 2017), c'est le rassemblement, c'est la cohésion", la gauche ne pouvant pas être au "rendez-vous" de la présidentielle "si elle n'est pas rassemblée", a prévenu le président de la République François Hollande, qui doit dire d'ici un mois s'il brigue un nouveau mandat en dépit de ses mauvais sondages. "C'est très embêtant", a de son côté constaté le premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis, mettant en garde contre le risque d'élimination de la gauche dès le premier tour si elle part fragmentée à la présidentielle.

Dans son entourage, certains élus ne cachaient pas leur souhait de voir la candidature de l'ex-ministre interférer avec la primaire de la droite, dont le premier tour aura lieu dimanche, et le second le 27 novembre. "On souhaite qu'il y aille avant la primaire de la droite. Il y a des gens qui sont tentés d'aller voter (Alain) Juppé, il faut leur offrir une alternative", a par exemple expliqué une parlementaire proche de M. Macron. Sans doute est-ce l'une des raisons qui ont conduit ce dernier à accélérer son calendrier, et à officialiser sa candidature avant de détailler son projet, nonobstant le plan en quatre temps qui avait été présenté peu après sa sortie du gouvernement le 30 août (immersion, diagnostic, propositions, incarnation).

Autres motifs: l'impatience des troupes sur le terrain, et la montée en puissance de Manuel Valls, présenté par François Hollande et ses proches comme le candidat le plus légitime pour lui succéder s'il renonçait, et porté par des sondages flatteurs.

M. Macron a enfin pu être encouragé par la victoire de Donald Trump. "Rien n'est jamais écrit à l'avance", a-t-il écrit après la présidentielle américaine.

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