L’anesthésiste soupçonné d’empoisonnement ira-t-il en détention provisoire ?

La Cour d’appel de Besançon statue ce mercredi 29 mars 2017 sur le placement sous contrôle judiciaire, sous bracelet électronique ou en détention provisoire d’un médecin anesthésiste soupçonné de l’empoisonnement de sept patients, dont deux mortels, ce qu’il conteste catégoriquement.

©

L'audience de la chambre de l'instruction de la Cour d'appel se tiendra mercredi 29 mars 2017 à 09H00 au Palais de justice de Besançon.

Après sa mise en examen pour "empoisonnement avec préméditation", le 6 mars dernier, l'anesthésiste de 45 ans avait été placé sous contrôle judiciaire par le juge, avec interdiction d'exercer, interdiction de paraître sur les lieux et obligation de verser une caution de 60.000 euros.

"Son maintien en liberté se justifie, car il y a de vraies faiblesses en termes de charges pesant contre lui", selon son avocat Me Randall Schwerdorffer.

Le parquet, qui avait requis l'incarcération du suspect, n'est pas de cet avis. Il a fait appel de cette décision, estimant que son placement en détention provisoire était nécessaire pour "permettre à l'enquête de se poursuivre sans pression et avec sérénité".

"Il y a un trouble à l'ordre public important", le médecin est mis en examen pour "des faits très graves, il faut éviter le renouvellement de ces infractions", a indiqué à l'AFP la procureure de Besançon Edwige Roux-Morizot.

Cet anesthesiste réputé et apprécié du milieu médical bisontin est suspecté de l'empoisonnement volontaire et prémédité de sept patients âgés de 37 à 53 ans, entre 2008 et 2017, dans deux cliniques privées de Besançon.

Il encourt une peine de réclusion criminelle à perpétuité.

"On m'accuse de crimes odieux que je n'ai pas commis", s'est-il défendu mi-mars dans un entretien à l'Est Républicain.

D'après l'enquête de la police judiciaire et de la sûreté départementale de Besançon, quatre patients de la Clinique Saint-Vincent – dont deux sont morts - et trois patients de la Polyclinique de Franche-Comté ont reçu des "doses létales de potassium et d'anesthésique" lors d'opérations qui ne présentaient pas de risques particuliers.

Ces produits notamment introduits dans des poches de solutés de réhydratation ont provoqué des arrêts cardiaques. Un homme de 53 ans et une femme de 51 ans n'ont pas pu être réanimés.

Bien qu'il ne s'agissait pas de patients suivis par l'anesthésiste, les enquêteurs le suspectent d'être à l'origine de ces empoisonnements, car il pratiquait dans les deux établissements quand ces événements sont survenus.

Une quarantaine d'autres incidents similaires, dont une vingtaine mortels, sont à l'étude pour vérifier s'ils sont d'origine criminelle.

(Source AFP)

Quitter la version mobile