Éric Alauzet : “Je ne suis pas d’accord avec toutes les décisions politiques au niveau national”

À un mois de l’élection municipale, Éric Alauzet prendrait-il ses distances avec LREM ? Le député du Doubs et candidat officiellement investi « En Marche » à Besançon annonce qu’il ne souhaite pas être réduit à « une étiquette politique » tout en affirmant être sur le principe de « loyauté« .

Éric Alauzet © Hélène Loget ©

Sur son dernier document de campagne distribué aux habitants de Besançon, difficile de voir par quel parti a été investi le candidat. Sur la couverture, on peut lire "Éric Alauzet " accompagné des mots "Volonté, humanité, vitalité". Ce n'est que lorsque l'on retourne le document qu'il est mentionné en bas à droite "La République En Marche" (en dessous du QR Code reportant sur la page Facebook). Interpellé sur ce sujet, Éric Alauzet ne relèvera que brièvement cette remarque : "Oui, ce n'est pas écrit en première page, et ?", lance le candidat.

"Je suis bien plus écolo que LREM (…) j'aurai eu le même projet politique il y a trois ans." Éric Alauzet

Fier de son programme, le candidat affirme souhaiter que les Bisontins prennent part au débat : "Réduire le débat à des étiquettes politiques, ce n'est pas permettre aux Bisontins de se mettre dans le débat", clame-t-il. "Je suis bien plus écolo que LREM (…) j'aurais eu le même programme il a trois ans", insiste-t-il en rappelant que l'écologie est "son engagement de toujours." 

"J'ai commencé la politique par l'écologie. J'ai rejoint les Verts en 1988. À l'époque, l'écologie c'était la critique du productivisme et du consumérisme. Pour résumer, cela signifiait qu'en deux siècles on allait tout manger, le pétrole, les forêts les minéraux et en même temps on allait épuiser nos ressources. Il y avait une écologique politique qui n'était ni de droite ni de gauche. Je dis ça par rapport aux reproches que l'on peut me faire. Je suis rentré dans la vie politique par le "ni…ni". Je suis désormais dans le "Et.. et", explique-t-il en poursuivant que l'on ne fera pas "sans la droite ou sans la gauche (...) Personne ne change au fond de son ADN".

En désaccord avec le gouvernement ?

Le député du Doubs a montré son désaccord à plusieurs reprises notamment lors de son opposition lors du vote sur l'accord de libre-échange entre l'Union européenne et le Canada (CETA). Approuvé en juillet dernier par 266 voix Pour et 213 voix Contre. Ils étaient 9 à s'opposer dans la majorité. Éric Alauzet en faisait partie. "J'ai d'ailleurs eu quelques heures difficiles", confie-t-il en affirmant toujours s'opposer "à cette logique de voyage des marchandises d'un bout à l'autre de la planète (...) Je ne suis pas d'accord avec toutes les décisions politiques au niveau national".

Éric Alauzet a souhaité donné un autre exemple lors du vote de la proposition de loi LR "anti-casseurs" en février 2019 qui prévoyait de garantir le maintien de l'ordre public lors des manifestations. Le député avait alors choisi de s'abstenir ainsi qu'une cinquantaine de députés de la majorité LREM. Le texte était pourtant soutenu par le gouvernement. Aucun élu n'avait cependant voté contre. 

"S'abstenir c'est déjà fort dans la majorité", souligne Éric Alauzet en indiquant "qu'il faut que l'abstention soit rare" pour être remarquée… "Je suis sur le principe de loyauté. Je l'ai fait avec le gouvernement Hollande ou celui de Macron. Sur les sujets où il y a un désaccord, ce n'est pas toujours dans le vote, mais des fois si. J'essaye d'amender, de faire évoluer", conclut-il en rappelant qu'il avait fait prolonger en 2017 l'aide au maintien à l'agriculture biologique contre l'avis du gouvernement.

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