Ex-réfugié politique, il se lance dans la photographie professionnelle

D’origine Laotienne, Saysamay Soubinh est arrivé en France comme réfugié politique en 1989. Apprenti cuisinier puis employé pendant une quizaine d’années dans une entreprise agro-alimentaire, il s’est finalement lancé dans la photographie. Il nous en parle.

©

La photographie est-elle un loisir ou est-ce votre métier ?

Saysamay Soubinh : "J’ai commencé à faire de la photographie en 2014 en loisir en étant bénévole dans des associations. Grâce à cela, j'ai pu acquérir des compétences. Quelque part, c'était "donnant-donnant", je rendais service et j'apprenais le métier sur le terrain, en autodidacte et surtout, en côtoyant tout type de situation.

Lorsque j’ai perdu mon emploi « pour motif économique » en 2016, j’ai décidé de me lancer seul. Cela a été un grand pas pour moi, vu mon parcours scolaire atypique. J'ai donc créé ma micro-entreprise « Sayphoto ». 

En tant que professionnel, je couvre désormais un ensemble de prestations, à partir du mariage, les manifestations sportives (ou associatives) jusqu'à la photo professionnelle pour les entreprises. Mais mon cœur penche souvent vers le travail de photographe reporter. C'est bien plus intense. J'en ai plein d'anecdotes à raconter. J'ai pu suivre plusieurs manifestations à Paris contre la loi travail et là, c'était déjà autre chose. D'ailleurs, quelques photos de ces événements sont publiées sur mon site sayphoto.fr

Faites-vous des photos artistiques ?

"J'ai tendance à dire que tout est art. Même quand je dois prendre une photo de type « corporate », c'est de l'art. La personne transmet quelque chose et c'est ce "quelque chose" que je m’efforce à retranscrire par ma prise de vue, mais aussi par le travail de post production. Cependant, je ne me définis pas comme un photographe d'art, ou "artistique". Je reste plus proche du photographe de mariage ou portraitiste..."

Qu'est-ce que vous aimez prendre en photo ?

"Pour être honnête, j'adore plusieurs choses. J'aime les portraits, pris "à l'improviste". J'aime quand les personnes n'ont pas à se soucier de l'image qu'ils voudraient envoyer. C'est là que la photo est sincère. Sinon, je trouve que les mariages sont amusants à prendre en photo. Il y a toujours une situation drôle à raconter et c'est au photographe de la capter et la retranscrire. C'est un boulot minutieux, mais ça paye quand les gens disent "waouh" en voyant la photo".

Quelles sont vos ambitions ?

"J'aimerais pouvoir vivre de mon métier. C'est toujours un peu difficile au début, mais je suis un passionné, ça devrait aller. Ensuite, j'aimerais retrouner au Laos et faire un reportage photo sur la vie des locaux. Beaucoup de choses ont changé depuis que j'ai dû quitter ce pays, et même si ça reste difficile pour moi d'y retourner, j'aimerais raconter ce pays par la photo à un moment donné".

Info +

Quitter la version mobile