Exposition au plomb : une étude alerte sur les risques liés au tir sportif dans deux clubs du Doubs

Une étude transversale menée par Santé publique France en Bourgogne-Franche-Comté a évalué l’exposition au plomb des pratiquants adultes de deux sociétés de tir sportif dans le département du Doubs. Les participants ont été invités à se faire prescrire une plombémie et à compléter un questionnaire individuel en ligne, afin de recueillir le(s) résultat(s) de plombémie, leur pratique du tir et d’autres possibles expositions au plomb.

© jasongillman/pixabay

Au total, 41 tireurs de la société A (15 % des 269 adhérents adultes en 2018-2019) et 92 de la société B (32 % des 289 adhérents adultes) ont participé à l’étude. Les résultats montrent que "60 % et 40 % des tireurs des sociétés A et B présentaient des plombémies supérieures au seuil de 70 ?g/L, retenu comme seuil de surexposition pour un adulte."

Les personnes les plus exposées étaient majoritairement de sexe masculin. L’étude met aussi en évidence que "l’imprégnation au plomb augmentait avec la fréquentation des stands de tir." Certaines pratiques étaient associées à des taux élevés : "participer au nettoyage des stands" ou "manger sur place."

Un risque connu mais sous-estimé en pratique associative

Les auteurs de l’étude rappellent que "la mise en évidence de plomb dans les stands de tir n’est pas une découverte récente." Si les tireurs professionnels bénéficient déjà d’un suivi médical renforcé, "ce risque d’exposition au plomb tend à être sous-estimé lorsqu’il se déroule en club associatif, les pratiquants sportifs ne faisant l’objet d’aucune surveillance spécifique."

Des recommandations pour mieux protéger les tireurs

Selon l’étude, "la prise de conscience du problème passe d’abord par une bonne information et sensibilisation des tireurs, encadrants et entraîneurs.” Mais les chercheurs reconnaissent les difficultés : "Convaincre les pratiquants de prendre des mesures pouvant être vécues comme contraignantes pour eux-mêmes et/ou onéreuses pour les clubs est difficile, alors même que les effets du plomb restent souvent peu visibles à l’échelle individuelle."

En conclusion, les auteurs estiment qu’"une réflexion devrait être engagée pour évaluer le bénéfice d’une surveillance biologique régulière des tireurs sportifs et de loisir, seule à même de révéler les expositions individuelles excessives au plomb."

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