Expulsion de Leonarda : M. Valls, devra-t-il démissionner ?

Après avoir reçu, ce samedi matin, le rapport de l’Inspection générale de l’administration sur les modalités d’éloignement de Léonarda Dibrani, le ministre de l’Intérieur Manuel Valls, en a présenté le contenu et les conclusions au Président de la République et au Premier ministre, en présence du ministre de l’Education nationale.

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Après avoir écourté sa visite aux Antilles, ce dernier a reçu dans la matinée le rapport de l'enquête administrative sur l'expulsion controversée de la collégienne Leonarda Dibrani. "Le rapport a été remis au ministre à 09H30 place Beauvau par Marc Abadie, chef du service de l'Inspection générale de l'administration (IGA), et Jean-Pierre Battesti, inspecteur général de l'IGA", affirme-t-on dans son entourage.

Dans ses conclusions, ce rapport explique que si les forces de l'ordre "n'ont pas fait preuve du discernement nécessaire", l'expulsion de la famille de Leonarda est néanmoins "conforme à la réglementation en vigueur". Afin d'éviter qu'une situation similaire ne se reproduise, le rapport recommande par ailleurs de "proscrire" les interventions dans "le temps scolaire".

François Hollande s'exprimera samedi depuis l'Elysée sur l'affaire, après avoir reçu au palais présidentiel le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, ainsi que les ministres de l'Intérieur et de l'Education, Manuel Valls et Vincent Peillon, d'après les informations recueillies par le Huffington Post auprès de la présidence. Il s'agira d'une "courte déclaration télévisée du président de la République", a-t-on précisé de même source.

Un retour en France entraînerait "automatiquement le ministre de l'Intérieur à la démission"

L'enquête administrative, commandée mercredi, devait dire si cette expulsion était conforme au droit. "S'il y a eu faute, l'arrêté de reconduite à la frontière sera annulé", avait assuré mercredi le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault.

Le gouvernement doit maintenant dire si la jeune Leonarda, voire sa famille, peut rentrer en France. Il s'agirait d'un revers pour Manuel Valls, qui a affirmé mercredi, sans attendre les résultats de l'enquête qu'il venait de lancer, que l'expulsion s'était déroulée "dans le respect du droit".

Selon l'un de ses prédécesseurs UMP place Beauvau, François Baroin, un retour en France entraînerait "automatiquement le ministre de l'Intérieur à la démission" apprend-on dans le Huffington Post.

Sanctuarisation

La présidence française avait déjà évoqué une possible sanctuarisation, non seulement de l'école comme c'est déjà le cas mais aussi du "temps de vie scolaire" pour éviter qu'une expulsion ne puisse interrompre la scolarité d'un jeune dont la famille n'a pas obtenu de permis de séjour en France.

"Sur la base (du) rapport, nous en parlerons avec le président de la République et le Premier ministre" samedi, avait précisé la veille Manuel Valls. "S'il faut sanctuariser l'école, nous le ferons", mais "attendons les résultats" de l'enquête, avait-il ajouté, précise le Huffington Post.

Pour le ministre de l'Education nationale, Vincent Peillon, les expulsions ne peuvent pas intervenir "dans le cadre de la scolarité". Son collègue des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a dit espérer une solution à la fois "humaine" et respectueuse des "principes".

Le président François Hollande est resté silencieux, mais sa compagne, Valérie Trierweiler, a déclaré vendredi qu'on "ne franchissait pas certaines frontières" et que "la porte de l'école en était une" apprend-on du Huffington Post.

(Source : AFP)

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