”On s’était donné trois ans pour être sûrs que le modèle soit stabilisé, mais on voit que les gens viennent même sans tête d’affiche. Rien que pour ça, le pari est gagné”, a souligné Aline Chassagne, présidente de La Rodia et adjointe à la maire en charge de la Culture. Selon elle, le festival a réussi à attirer un public diversifié, avec une dimension intergénérationnelle marquée cette année.
De son côté, David Demange, directeur de La Rodia et du festival, s’est dit ”heureux” à l’issue de cette édition : ”On a vraiment trouvé la formule du festival. C’était une belle fête, malgré une météo fraîche, et on a senti que la programmation tenait ses promesses.”
Un pari artistique et populaire
Répartie sur deux jours, la programmation a rassemblé 45 artistes pour près de 4.000 spectateurs, soit 93 % de taux de remplissage, dont un samedi complet. Le festival a choisi de miser totalement sur la découverte depuis l'année dernière, avec une programmation presque entièrement consacrée à de jeunes artistes, issus notamment de la scène alternative.
”On est dans notre de faire émerger de nouveaux talents, comme ce fut le cas pour Zaho de Sagazan il y a quelques années”, a rappelé Lucie Moreau, chargé de communication de La Rodia et du festival, tout en précisant que Détonation entend continuer à séduire la jeune génération, sans renoncer à la mixité des publics.
Les propositions annexes, comme de la danse avec La Meute, des espaces conviviaux comme le Sparse Corner ou encore le Besac Sound System ont également contribué à l’ambiance du festival.
Un modèle économique stabilisé
Pour la première fois, l’événement affiche un équilibre budgétaire, avec un budget global de 300 000 euros financé à 85 % par des recettes propres. Le mécénat et le soutien accru des collectivités locales (Ville, Région, Agglomération) complètent ce modèle. ”Jusqu’ici, quelle que soit la jauge, nous finissions en déficit. Cette fois, les choix artistiques et logistiques ont porté leurs fruits”, a expliqué Aline Chassagne.
Les retombées locales sont également notables : bars et stands de restauration ont bien fonctionné, avec plus de 11.800 bières et 700 Pontarlier consommés sur le week-end.
Et la Friche, plus jamais à Déto ?
La question de la Friche, actuellement en travaux, a également été évoquée. Ce lieu qui était emblématique du festival Détonation jusqu’en 2023, abritant des concerts électro mémorables, a été fermé pour des raisons de sécurité. Aline Chassagne a assuré que les travaux avaient démarré et qu’elle devrait être opérationnelle à partir de la rentrée 2026. ”On a déjà des propositions pour des évènements électro et reggae, on peut imaginer qu’en hiver, il puisse y avoir des week-ends à thème… tout ça peut se construire avec des associations, avec la Rodia, parce que l’electro est une vraie demande et une attente, et ce lieu s’y prête totalement”, a-t-elle expliqué.
Pour ce qui est de réintégrer la Friche à Détonation, David Demange explique à son tour qu”‘il y a un énorme enjeu électro, reggae, etc. à Besançon, il y a beaucoup d’artistes et d’associations sur ces créneaux-là qui font venir des milliers de personnes, il y a un énorme potentiel, mais La Rodia ne peut pas absorber toutes les demandes qu’on reçoit” même si plusieurs soirées tardives sont programmées dans l’année. Il ajoute : ”Dans l’idée, ça pourrait un lieu d’after de Détonation, mais est-ce que ce serait à La Rodia d’organiser ça ? Aux associations ? Les deux ? En tous cas, je ne mettrai pas en danger l’économie du festival, on doit consolider le modèle actuel”, a-t-il assuré.
En route vers 2026…
Les organisateurs ont confirmé que le festival reviendrait le même week-end l’an prochain, soit les 25 et 26 septembre 2026, avec de nouvelles décorations et des projets spéciaux travaillés tout au long de l’année sur le territoire. Si en 2025 le thème retenu était l’Irlande avec la présence de cinq artistes et groupes, le thème pour 2026 sera dévoilé ultérieurement ”mais ce sera radicalement différent”, a tout de même précisé le directeur.
Parallèlement, une étude du public sera lancée dès ce vendredi 3 octobre à midi pour mieux comprendre les attentes et améliorer encore les futures éditions.
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