Fusillades et trafic de stupéfiants à Besançon et sur Planoise : 15 personnes mises en examen

Quinze personnes suspectées d’être impliquées dans les règlements de comptes armés, liés au trafic de stupéfiants, qui rythment le quartier sensible de Planoise à Besançon depuis plusieurs mois, ont été mises en examen, a indiqué vendredi le parquet.

Etienne Manteaux, procureur de la République de Besançon ©Alexane Alfaro ©

Une mère de famille et sept hommes âgés de 18 ans à 25 ans ont été placés en détention provisoire, alors que sept autres personnes ont été placées sous contrôle judiciaire, a précisé le procureur de la République de Besançon, Etienne Manteaux, lors d'une conférence de presse.

"Il n'est plus possible de constater que des enfants de 13, 14 ou 15 ans sont sur des places de deal en train de revendre des produits stupéfiants, sans s'interroger sur la responsabilité pénale de leurs parents", a souligné le magistrat.

"Certaines familles ont basculé dans leur globalité dans la délinquance" Étienne manteaux, procureur de Besançon

Les quinze suspects, mis en examen pour "tentative d'assassinat, association de malfaiteurs, trafic de stupéfiants et non justification de ressources", avaient été interpellés lundi lors d'une opération menée par la police judiciaire et la sûreté départementale de Besançon.

"Ce coup de filet a été déterminant dans l'avancée de l'enquête" portant sur "tous les coups de feu tirés du 21 novembre 2019 au 6 mars 2020 à Planoise", quartier dit de reconquête républicaine de 18.000 habitants en proie à "une guerre de clans entre deux équipes qui se disputent un territoire de revente de produits stupéfiants", a déclaré M. Manteaux.

Trois individus d'origine parisienne ont été retrouvés avec une arme de poing et des munitions 9 millimètres, comparables à celles utilisées pour abattre dimanche soir un homme de 23 ans à Besançon.

"Il pourrait s'agir des auteurs" de cet assassinat qui a également fait un blessé, mais ce n'est qu'une "piste de travail", a noté le procureur. Selon le magistrat, "l'une des explications du drame que vit la population à Planoise, c'est qu'une des équipes rivales a fait appel à des individus extérieurs au quartier : ils ne sont nullement concernés par l'émoi de la population parce qu'ils n'ont ni parents, ni frères, ni proches dans ce quartier".

Héroïne, cocaïne, munitions létales saisis

Quelque trois kilos d'héroïne, un kilo de cocaïne, des munitions létales et des presses pour confectionner la drogue ont par ailleurs été saisis, a ajouté M. Manteaux.

Des armes, 25.000 euros en petites coupures et une voiture volée en région parisienne, contenant un gyrophare, des gilets pare-balles et des brassards police ont aussi été retrouvés.

D'après certains témoignages, "les patrons des points de deal sont des négriers, ce sont des esclavagistes violents, sans considération pour la vie de leurs congénères", a analysé Magali Caillat, directrice interrégionale de la police judiciaire de Dijon.

(AFP)

Quitter la version mobile