Futur quartier Saint-Jacques Arsenal à Besançon : on efface (presque) tout et on recommence ?

La Ville de Besançon, le CHU de Besançon et Territoire 25 ont annoncé ce mardi 15 novembre 2022 une avancée majeure dans le projet du futur pôle Saint-Jacques Arsenal au centre-ville de Besançon. Après des années incertaines suite à la rupture du compromis de vente entre le CHU et la société immobilière Vinci, des accords ont enfin été trouvés avec d’autres parties… Pour rappel, ce site historique représente 6% du centre-ville.

© Alexane Alfaro

La situation du site Saint-Jacques Arsenal, en entrée du coeur historique de la ville, fait de sa reconversion un enjeu majeur pour la ville de Besançon. Un projet urbain de grande envergure va être envisagé. Dans le cadre de sa compétence en urbanisme et compte tenu de l’ambition de reconstruire la ville sur la ville, de conforter l’enseignement supérieur, de développer l’attractivité territoriale, de créer un nouveau quartier, la ville de Besançon a souhaité s’associer au CHU pour mettre en place "les conditions de la réussite de la reconversion urbaine du site et de sa valorisation pour le CHU", indique la municipalité.

La Ville débourse 14 millions d'euros pour la vente des parties appartenant au CHU, une somme attendue par l'établissement de santé pour poursuivre son déménagement du site de Saint-Jacques vers Minjoz, comme le service psychiatrie. D'ici 2026, tous les organes de l'hôpital seront rassemblés boulevard Fleming.

On efface tout et on recommence ?

Cité des savoirs et de l’innovation, salle de spectacle, auditorium, logements… La maire de Besançon Anne Vignot a déclaré ce mardi que le projet du site Saint-Jacques Arsenal repartait d’une "page blanche". Est-ce que cela signifie que toutes les idées évoquées, et pour certaines approuvées en 2019, seront oubliées ? La maire répond : "on n’oublie rien, on ne s’interdit rien". Pour co-construire l’avenir des ces 6 ha, la Ville appellera, entre autres, la population bisontine à s’exprimer début 2023. 

Ce qui est sûr pour Anne Vignot, c’est que le projet inclura 36.000 m2 de logements, sociaux, mais pas seulement, avec pour maître-mot "la mixité sociale", comme elle l’affirme dans notre interview en vidéo ci-contre.

Une part du projet sera également consacrée à l’activité économique "avec pourquoi pas de l’artisanat, on verra", lance la maire.

L’enjeu appelle également une démarche intégrant les objectifs de la transition écologique et de développement durable :

Ainsi, d’un site dédié à la santé, la ville souhaite aménager un quartier "ouvert, animé, propice à de nouvelles formes urbaines : un nouveau quartier central de la ville".

La nature complexe de cette opération urbaine, notamment le paysage opérationnel, nécessite, selon la Ville, l’attribution d’une concession d’aménagement à la société publique locale Territoire 25.

Une opération publique

L’attribution de la concession a été faite à la société publique locale Territoire 25. Les principales missions de la concession sont les suivantes :

Cette concession est conclue pour une durée de 10 ans. "Ce quartier sera résolument pensé en prenant en compte les impératifs liés à la transition écologique et sociétale", souligne la maire de Besançon.

Des études complémentaires concernant le stationnement et la réalisation du futur réseau de chauffage urbain sur le secteur Saint-Jacques Arsenal seront réalisées en priorité.

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Quel avenir pour le musée de l’anesthésie, l’Apothicairerie et la chapelle Notre-Dame du Refuge ?

En ce qui concerne l’Apothicairerie et la chapelle du Refuge, ces monuments sont classés et donc inaliénables, c’est-à-dire qu’ils ne peuvent pas être touchés dans le cadre de la transformation du site Saint-Jacques. 

Pour ce qui est du musée de l’anesthésie, la question se pose toujours. "Tout doit être discuté et nous travaillerons en concertation avec les associations, les habitants, les partenaires", affirme Anne Vignot. Pour rappel, depuis 2019, élus et habitants s’expriment dans la presse et au conseil municipal pour que ce musée, unique en France, reste sur le site de Saint-Jacques. Une groupe de soutien sur Facebook avait d’ailleurs été créé pour sa sauvegarde, comptant à ce jour plus de 2.000 personnes.

Le périmètre du projet

Pour les espaces publics, le périmètre de l’opération s’étend de la rive droite du Doubs (City et ilot pompiers) à l’Arsenal en intégrant l’ensemble de l’ancien hôpital.

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À l’intérieur de la boucle, ce sont près de 6 ha qui sont concernés, en entrée de centre-ville, par la concession d’aménagement.

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Rappels

Suite à la décision d’implanter une grande bibliothèque de lecture publique et universitaire sur le site de Saint-Jacques et avec la volonté de maîtriser la réalisation des espaces publics, la ville et GBM ont dès 2019 acquis du foncier auprès du CHU : pour GBM, les terrains où seront construits la future BUBA et pour la ville, la cour d’honneur et l’espace central de Saint-Jacques.

L’agence TER a été mandatée pour concevoir l’aménagement des espaces publics afin de connecter le tissu urbain du futur quartier Saint-Jacques Arsenal, au Doubs et à Chamars. La Ville entre dans la phase de mobilisation et de concertation de ce travail. 

Par ailleurs les orientations d’aménagement et de programmation du plan de sauvegarde et de mise en valeur (PSMV) ont été modifiées le 4 mars 2020 afin de rendre le site constructible lorsque cela s’avérait nécessaire.

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Calendrier des prochaines étapes

2023 :

Début 2024 :

Courant 2024 :

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