Grand rassemblement contre la fusion Bourgogne-Franche-Comté


 Le samedi 17 mai, « Sauvons la Franche-Comté » appuyé notamment par le M.F.C., appel à un grand rassemblement à Besançon. L’événement vise à manifester une réprobation « largement partagée dans l’opinion » contre un projet de réunification jugé « néfaste », particulièrement quant au patrimoine, aux services publics, et à l’économie/finance/fiscalité.

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Dés janvier 2014 et les allusions du Gouvernement sur le bouleversement des régions, « Sauvons la Franche-Comté » avait prévenu d’une mobilisation forte y compris dans la rue si nécessaire. Suivit par près de 10 000 personnes sur les réseaux sociaux, le collectif indépendant et détaché de toute organisation espère mettre en place une synergie nécessaire pour faire entendre ses revendications. Il s’appuie également sur le Mouvement Franche-Comté (M.F.C.), vecteur historique et respecté sur la question, qui soutien l’initiative et y participe pleinement. C’est donc naturellement qu’un appel a été lancé pour un grand rassemblement à Besançon, le samedi 17 mai prochain à 15h00 place du Huit septembre, date qui se trouve d’ailleurs être les 340 ans du siège de la ville par Louis XIV.

Les points dénoncés sont nombreux et variés. La page du collectif explique : « Nous sommes chacun d’horizons et de départements différents, mais unis quant à l’attachement que nous portons à ce Territoire et ce qui lui est propre. Ses paysages, sa gastronomie, ses dialectes, ses légendes... Loin de se faire les chantres d’un nationalisme ou d’un patriotisme fétichiste de frontières et de protections ethniques fantasmées, notre volonté est de préserver les traditions et les liens chers aux populations concernées, ainsi qu’une offre de services satisfaisante. Ouverts et respectueux de l’autre, il n’est pas question de faire l’apologie d’une quelconque haine en particulier envers nos amis bourguignons, combien même les rivalités existent depuis fort longtemps.

Seulement nous souhaitons lutter contre les mesures qui se profilent, à savoir que dans ce cadre le plus gros va inévitablement manger le plus petit. En l’occurrence, ce sont bien les comtois qui sont en position de faiblesse. Si bien sur nos belles vallées ne vont pas disparaitre pour des questions de bureaucratie, il n’en demeure pas moins que la situation reste inquiétante à minima pour deux points qui sont nos fers de lance. L’uniformisation et la centralisation des Territoires, deux éléments indissociables et complémentaires dans leurs résultats. Comme beaucoup, nous faisons le constat d’un recul des us et coutumes qui faisaient jadis les spécifiés d’un Territoire.

La quasi-disparition de l’arpitan, du jurassien, et du franc-comtois, en sont des exemples typiques, dû à une standardisation ne laissant aucunes places aux différences. Avec la mise en place des « hypers-régions » nous ne pouvons que craindre une accélération de ce processus, annonçant la mise à mort définitive des rares contrastes qui restaient encore. De plus, la concentration de l’offre de service amène davantage de déséquilibres qu’il en existe déjà. Dans le cas qui nous intéresse, la « redistribution » à fait disparaitre Réseau ferré de France pour une exclusivité bourguignonne, de même que le siège de la banque populaire.

L’Université de Franche-Comté à elle aussi subit les fruits d’une association, des spécialités étant menacées et certaines déplacées à terme pour la seule ville de Dijon. Avec une fusion effective, c’est nombre de sièges d’entreprises, d’administrations, et d’activités liées, qui risquent de s’éclipser. Évidemment la nouvelle fait l’affaire des politiques bourguignons, faisant du pied pour une soi-disant union sacrée car au final ils récupèrent la mise, mais il va sans dire que c’est une situation bien défavorable pour les comtois. Mais si des économies doivent vraiment se faire, commençons par l’État et ses multiples branches oligarchiques qui ne demandent qu’à être élaguées.

Ajoutons à cela une hausse d’impôts inévitable localement, avec la réunification des comptes, puisque la dette Bourguignonne (333€/habitant) est bien plus forte que celle de la Franche-Comté (172€/habitants). Pour toutes ces raisons nous invitons l’ensemble des personnes sensibles à ces arguments à poursuivre la lutte. Autant pour l’amour et l’attachement à des valeurs, des histoires, et des contrées, étant un pan à part entière de nous-mêmes comme de la communauté, que pour le maintien d’activités, vectrices de prestations utiles, d’animation appréciables d’un site, et de gagne-pain direct et indirect pour beaucoup, la mobilisation doit se mettre en place et se poursuivre pour satisfaire nos revendications. »

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