Hommage aux Manouchian à Besançon : une ”instrumentalisation” du Parti communiste selon Besançon maintenant

Une cérémonie en hommage aux résistants du groupe Manouchian s’est tenue place du 8 Septembre à Besançon, organisée par le Parti communiste français et la Ville de Besançon. Pour Ludovic Fagaut (LR), chef du groupe Besançon maintenant au conseil municipal, parle d’une ”instrumentalisation à des fins partisanes”.

Ludovic Fagaut © Alexane Alfaro

Pour le président du groupe d’opposition, l’hommage et la panthéonisation du couple Manouchian à Paris le 21 février ”mettent surtout en avant l’engagement résistant des étrangers qui ont choisi de se battre pour la France sans distinction de religion, de partis politiques, d’origine, mais par simple volonté de liberté.” Et d’ajouter : ”la ville de Besançon souhaitait s’inscrire dans cette démarche d’unité nationale légitimement.”

Des drapeaux et des autocollants qui ne passent pas

Cependant, Ludovic Fagaut critique la majorité municipale avec laquelle, selon lui, ”rien ne peut se faire sans que l’instant ne soit instrumentalisé, politisé ou détourné à des fins partisanes comme ce fut le cas dernièrement lors de la conférence de presse dans le musée de la Résistance et de la Déportation lors du débat sur la loi immigration.”

À l’occasion de cet hommage, pendant lequel le groupe Besançon maintenant était représenté, ”cette majorité municipale a politisé l’hommage en laissant flotter les drapeaux du Parti communiste et en laissant des partisans du PCF arborer des autocollants sur leurs vêtements à l’effigie de leur idéologie juste derrière les gerbes de fleurs.”

”Que dirions-nous si des drapeaux des partis de la droite républicaine gaulliste étaient brandis lors de la commémoration de l’appel du 18 juin par le Général de Gaulle ?”  - Ludovic Fagaut

Ludovic Fagaut affirme que les élus de son groupe ”refuseront toujours ces instrumentalisations partisanes d’hommages nationaux qui n’ont pas leur place dans les instants de mémoire et qui ne rassemblent pas les Bisontins, mais au contraire divisent l’opinion à entendre les bruissements des nombreux mécontents présents. Que dirions-nous si des drapeaux des partis de la droite républicaine gaulliste étaient brandis lors de la commémoration de l’appel du 18 juin par le Général de Gaulle ?” 

Pour Besançon maintenant, ”cette majorité bisontine ose tout et n’a pas de limite si ce n’est celle des idées étriquées et de la bien-pensance idéologique. Il faut que cela cesse et que cette majorité se mette dans la peau d’une majorité universelle au service des Bisontins et non de partis politiques.” Et de conclure : ”ce manque de dignité, de discernement, avec une nouvelle fois le mélange des genres, n’auront pas raison de notre engagement au service des Bisontins qui méritent rassemblement et apaisement.” 

Mouvement Franche-Comté : "le Parti communiste français avait grandement salué la signature entre Hitler et Staline  du pacte germano-soviétique"

Si le  MFC affirme soutenir "sans réserve tout hommage rendu aux combattants de la Résistance, il n’en est pas moins quelque peu troublé de voir que c’est à l’initiative de la fédération du Doubs du Parti communiste français qu'une telle cérémonie a été organisée."    

Jean-Philippe Allenbach, président du Mouvement, ajoute dans un communiqué que "pour mémoire, le Parti communiste français avait grandement salué la signature, en août 1939, entre Hitler et Staline  du pacte germano-soviétique, s’abstenant de critiquer l’Allemagne quand elle agressa la France en mai 1940 ainsi que durant toute la première année de l'Occupation. Ce n’est qu’un an plus tard, en juin 1941, que des militants du Parti communiste ont rejoint la Résistance, suite à l’attaque de l'URSS de Staline par l’Allemagne."

Et de conclure : "Certes, le passé, c’est le passé et inutile d'y revenir... Mais il devrait à tout le moins inciter le Parti communiste français à un peu plus de modestie et de discrétion quand il souhaite évoquer son comportement durant la dernière guerre mondiale."

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