La fonderie automobile MBF en redressement : 260 emplois en sursis

Le sous-traitant automobile MBF Aluminium qui emploie 260 salariés permanents à Saint-Claude (Jura) a été placée en redressement judiciaire mercredi 4 novembre 2020, a-t-on appris auprès de sa direction.

© MBF aluminium

Le tribunal de commerce de Dijon a prononcé la mise en redressement judiciaire pour une période de six mois et fixé une audience intermédiaire à début février, a annoncé à l'AFP Adeline Munarolo, directrice générale de la fonderie MBF Aluminium qui emploie 260 salariés en contrats à durée indéterminée et 40 intérimaires.

Le fabricant de carters de moteurs et d'éléments de boîtes de vitesse s'est trouvé dans l'incapacité de rembourser ses dettes, ce qui a entraîné sa déclaration de cessation de paiements la semaine dernière, a-t-on précisé de source syndicale. Selon la direction, les difficultés proviennent du "non-respect" par Renault de ses "engagements" de commandes de pièces pour les nouvelles motorisations hybrides.

Elle a récemment assigné le constructeur devant le tribunal de commerce de Paris, pour une audience qui se tiendra début 2021, a précisé Mme Munarolo. La procédure de conciliation avec les créanciers, parmi lesquels l'Etat, qui avait débuté au printemps, a échoué fin octobre, rendant le redressement judiciaire "inéluctable", a souligné Nail Yalcin, délégué CGT.

La dette fiscale et sociale réclamée par la direction générale des finances publiques s'élève à 7 millions d'euros, a précisé Mme Munarolo.

Le jugement de mercredi "nous permet de nous soulager de cette question pour se concentrer dans les prochains mois sur la production, sur l'avenir", a-t-elle commenté. Selon M. Yalcin, l'entreprise "a un carnet de commandes suffisant pour maintenir l'emploi" pendant la période de redressement judiciaire, mais il s'inquiète de sa pérennité au-delà. Mme Munarolo estime l'entreprise viable du fait qu'elle a entamé son virage vers l'hybride et l'électrique à partir des moteurs thermiques, son débouché traditionnel.

La réduction de moitié de son effectif est préconisée par l'étude du cabinet Roland Berger sur la fonderie automobile française, publiée en juin dernier, au titre de la "consolidation" de ce secteur.

L'entreprise a déjà connu deux dépôts de bilan, en 2007 puis en 2012, avant d'être reprise par ses actionnaires actuels, le groupe britannique CMV et un entrepreneur italien.

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