La pétition pour l’abolition de la chasse à courre fermée d’office par le Sénat

Le Parti animaliste avait déposé le 3 octobre 2022, sur la plateforme du Sénat, une pétition demandant l’abolition de la chasse à courre. Atteignant les 12.618 signatures, celle-ci a été clôturée de manière unilatérale par le Sénat, le 2 novembre.

© Parti animaliste

Depuis mercredi, il n’est donc plus possible de signer cette pétition demandant aux sénateurs l’interdiction de cette pratique rejetée par une immense majorité de Français. Dans le court encart qui conclut désormais le texte déposé par Hélène Thouy, coprésidente du Parti animaliste, on peut lire que "la Conférence des Présidents a décidé de se saisir de cette pétition et de la renvoyer à la commission des affaires économiques qui décidera des suites à donner. La commission élargira l'examen entamé à la suite du renvoi de la pétition n° 1012 relative au déterrage des blaireaux à l'ensemble des modes de chasse dont l'interdiction est demandée au regard de la condition animale."

"Bonne nouvelle ou nouvel enfumage des sénateurs sur la chasse, il est trop tôt pour le dire, selon Hélène Thouy. Il restait cinq mois à cette pétition pour atteindre les 100 000 signatures et il était évident qu’elle les atteindrait haut la main. J’espère que leur but n’est pas de la retirer de la circulation avant qu’elle prenne trop d’ampleur. Ce serait une manœuvre politique absolument minable alors que 77 % des Français sont contre la chasse à courre. Nous serons vigilants à ce que le sujet soit réellement saisi à bras le corps par les sénateurs."

Le Parti animaliste veut éviter à cette pétition un destin similaire à celle déposée par le collectif Un jour un chasseur, demandant l’instauration de jours sans chasse. Forte de 122.484 signatures, la pétition avait permis la création d’une mission conjointe de contrôle sur la sécurisation de la chasse, mais celle-ci n’avait fait aucune proposition concrète.

Ils "n’ont probablement jamais vu un blaireau de leur vie"

La Parti animaliste rappelle que le président LR du Groupe d’études Chasse et pêche du Sénat s’était déjà emporté contre la pétition dénonçant la vènerie sous terre : "Ça devient insupportable ces pétitions. J’ai eu le cabinet de Gérard Larcher au téléphone qui m’a confirmé que la Conférence des présidents allait probablement se saisir de celle-ci. Nous sommes en train de subir la pression des antispécistes et des animalistes qui n’ont probablement jamais vu un blaireau de leur vie. La chasse est une activité légale qui est attaquée de toute part au nom du bien-être animal. On va encore mobiliser un groupe de travail pour un sujet d’ordre réglementaire. À titre personnel, je suis pour qu’on limite la plateforme des e-pétitions aux sujets régaliens."

Une prise de position qui insupporte Catherine Hélayel, coprésidente du Parti animaliste : "Si les sénateurs prennent enfin conscience de leur devoir de représentativité vis-à-vis des aspirations des citoyens, c’est très bien, mais si, par cette décision, ils tentent discrètement de museler la démocratie, on ne le laissera pas passer".

(Communiqué)

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