L’Assemblée approuve la motion de rejet de la loi immigration

L’Assemblée nationale a adopté par 270 voix contre 265 une motion de rejet préalable au projet de loi immigration, avec les voix de la gauche, des LR et du RN, infligeant une très lourde défaite politique au gouvernement.

© Assemblée nationale

La motion était défendue par le groupe écologiste. Son adoption entraîne l’interruption de l’examen du texte avant même que ne soient abordés les articles au fond. Le gouvernement peut choisir désormais de laisser le texte poursuivre son parcours législatif au Sénat ou en commission mixte paritaire réunissant députés et sénateurs, ou décider de l’abandonner.

"Un désaveu extrêmement puissant"

"Tout ce que je souhaite c’est que le gouvernement poursuive, parce qu’il peut le faire, dans sa volonté d’apporter des réponses au problème de l’immigration", a réagi de son côté le président du groupe Horizons (parti d’Edouard Philippe) Laurent Marcangeli, membre de la majorité.

La gauche et le RN ont salué debout dans l’hémicycle l’adoption de la motion de rejet, des députés de gauche appelant à la démission du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin.

Ce rejet est aussi un camouflet pour ce dernier, qui a fait le pari de trouver un chemin, notamment avec la droite, pour faire passer son texte à l’Assemblée nationale, après son adoption au Sénat dans une version fortement durcie.

Les réactions chez les partis

"Ça sent le bout du chemin" pour Gérald Darmanin et sa loi immigration, a jugé le leader insoumis Jean-Luc Mélenchon sur X (ex-twitter), après l’adoption de la motion de rejet préalable. "Darmanin a dompté les groupuscules macronistes. Mais pas l’Assemblée nationale", a-t-il ajouté.

De son côté, Marine Lepen estimae que c’est "un désaveu extrêmement puissant" pour l’exécutif. La patronne des députés RN, qui ont tous voté la motion de rejet aux côtés de LR et de la gauche, s’est dite "ravie" de ce résultat, en affirmant avoir "protégé les Français d’un appel d’air migratoire".

"Votre gouvernement a laissé piétiner en commission le texte de fermeté du Sénat", a lancé au ministre le patron du groupe LR Olivier Marleix.

Au Parti socialiste, le premier secrétaire Olivier Faure a estimé que Gérald Darmanin était "désavoué" et devait en "tirer les conclusions".

(AFP)

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