L’avocate de Leonarda Dibrani a reçu 33 lettres de menace

L’avocate de la famille de Leonarda Dibrani a déposé plainte lundi à Besançon après avoir reçu 33 lettres identiques la menaçant de représailles si elle n’abandonnait pas ce dossier. 

"C'est manifestement la même personne qui a envoyé 33 lettres de menace, qui sont toutes les mêmes et précisent à Brigitte Bertin que si elle continue à défendre la famille de Leonarda, elle s'expose, avec sa famille, à de graves ennuis", a indiqué son avocat Me Randall Schwerdorffer, soulignant la"connotation clairement raciste" des courriers.

Me Bertin, une avocate spécialiste du droit des étrangers, a déposé le 28 octobre un recours sollicitant l'obtention d'un titre de séjour pour le père  et la mère de la collégienne rom, et l'annulation de leur obligation de quitter le territoire français.

Me Schwerdoffer espère que les investigations techniques permettront de retrouver les empreintes et l'ADN de l'expéditeur, qui "encourt une peine de l'ordre de trois ans d'emprisonnement".  "Pour moi l'expéditeur est potentiellement dangereux parce que le phénomène de rumination et le phénomène de fixation peuvent engendrer un passage à l'acte", craint l'avocat pénaliste.

Des menaces caractérisées

Depuis le dépôt du recours de la famille de Leonarda, qui sera examiné le 7 janvier 2014 par le tribunal administratif de Besançon, Me Bertin a reçu de nombreuses critiques par mail, courrier téléphone. L'avocate n'avait pas donné suite, car jusqu'à ces 33 courriers identiques,"il s'agissait de critiques". "Mais les courriers que j'ai reçus la semaine dernière contiennent des menaces caractérisées qui nécessitent une réponse juridique", estime-t-elle.

"On a le droit moralement de ne pas être d'accord avec mon activité, mais juridiquement on n'a pas le droit de menacer un auxiliaire de justice tout simplement car il exerce son métier", ajoute Me Bertin.  "J'exerce cette profession avec un minimum de convictions et je ne vais pas me laisser dissuader par des correspondances de personnes qui ne partagent pas mon positionnement", affirme-t-elle.

Le 9 octobre, la police était allée chercher pour l'expulser Leonarda Dibrani, 15 ans, à la descente d'un bus scolaire alors qu'elle participait à une sortie avec sa classe, créant une tempête politique. (Lire les articles liés à l'affaire Léonarda ci-dessous

(Source : AFP)

Quitter la version mobile