Le curé acquitté du viol d’une paroissienne ne sera pas rejugé

L’ancien curé de Moirans-en-Montagne, acquitté fin février par la cour d’assises du Jura du viol d’une paroissienne, ne retournera pas devant la justice, a-t-on appris mardi auprès du parquet qui a décidé de ne pas faire appel.

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Au terme des 10 jours de délai légal, le parquet n'a pas fait appel de l'arrêt rendu le 27 février en faveur du père Daniel Lagnien, après deux jours de procès à huis clos. Le prêtre de 69 ans était accusé de viol et d'agressions sexuelles à l'encontre d'une paroissienne de 39 ans, qui souffre de troubles psychologiques et de problèmes physiques.

« Compliqué d’envisager un nouveau procès »

 "La question n'est pas de croire ou pas la plaignante, mais c'est difficile de démontrer la culpabilité" du prêtre dans un "dossier qui met en jeu des personnes et des personnalités", a indiqué la procureure de Lons-le-Saunier, Virginie Deneux.

"La plaignante, qui est d'une extrême fragilité, n'a pas les moyens de répondre de manière pertinente aux questions des jurés" et "le premier procès a été une épreuve qui n'a pas aboutie, c'était compliqué d'envisager un nouveau procès", a ajouté la magistrate.

En juin 2010, lors d'un pèlerinage en Isère, le père Daniel Lagnien avait fait des avances appuyées à cette femme dont la vie était centrée sur la religion. Quelques jours plus tard, la paroissienne s'était rendue au domicile du prêtre à Moirans-en-Montagne et ils avaient eu une relation sexuelle qu'elle a toujours qualifiée de viol.

Randall Schwerdorffer, : «  C’est l’accusation qui est fragile… » 

Le prêtre avait reconnu le viol lors de sa garde à vue, avant d'affirmer que sa paroissienne était consentante, une version qu'il a maintenue lors de son procès. Pour Me Randall Schwerdorffer, avocat du père Lagnien, "c'est l'accusation qui est fragile" . "Il est logique que le parquet ne fasse pas appel après une audience où un doute important a été levé", estime-t-il.

"La culpabilité paraissait évidente à la lecture du dossier, mais l'examen oral précis et soumis au contre-interrogatoire a fait tomber les évidences", souligne l’avocat. Lors du procès, l'avocat général avait requis cinq ans de prison, dont trois avec sursis, à l'encontre du prêtre, estimant que la culpabilité ne faisait "pas de doute", et que la victime n'était "pas consentante".

(source : AFP)

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