Le marcheur Collomb s’allie aux Républicains à Lyon : de quoi donner des idées à Besançon ?

Le maire de Lyon et ex-ministre de l’Intérieur décide de s’allier avec François-Noël Buffet, le candidat LR. Un retrait des élections métropolitaines de Lyon pour faire barrage aux écologistes.. En échange le LR Étienne Blanc, proche de Wauquiez, laisse la tête de liste à la mairie de Lyon à Yann Cucherat, protégé de Gérard Collomb. Une situation inédite en Macronie.

Gérard Collomb © Arthur Empereur CC2 ©

Gérard Collomb ne sera pas candidat pour le poste de président de la métropole de Lyon. En annonçant une alliance avec la droite, le maire de Lyon s'efface derrière le candidat Les Républicains François-Noël Buffet en vue de l'élection à la tête de la Métropole, un poste stratégique.

Unique en France, la métropole est le véritable siège du pouvoir lyonnais. Elle concentre sur son territoire les prérogatives du département et des communautés de commune. Ces dernières détiennent notamment les compétences de développement économique, de transports, d'urbanisme, sans compter celles déjà transférées depuis les communes.

Arrivé 3e à l'issue du premier tour le 15 mars 2020 avec 17,29 % des voix, Gérard Collomb, 73 ans, avait peu d'espoir de diriger la Métropole. "Aujourd'hui, nous voulons une union pour affronter la crise et permettre la reconstruction de Lyon... " a-t-il indiqué. Il souhaite aujourd'hui continuer à s'engager "quelque temps..." à la Métropole.

"Ce qui se passe à Lyon doit toujours être regardé avec attention, car la ville est une place forte de la Macronie : le fameux “en même temps” y est né" », explique au Point le député du Rhône LREM Bruno Bonnell en soulignant que l'épidémie de Covid-19 a aussi bouleversé la vie politique. 

"Peut-être va-t-il falloir basculer du En marche vers le Ensemble et que cet accord est un prémice de ce changement. Ce basculement dans une alliance de projet va être dans un premier temps frappé d'anathème, mais elle peut être la solution pour reconstruire la métropole."

Une ligne rouge....

Dans la soirée, le patron de La République en marche Stanislas Guerini estimant que le maire de Lyon avait "franchi une ligne rouge" en s’alliant avec les Républicains en vue du second tour des municipales et métropolitaines à Lyon. "En choisissant de s’allier avec Les Républicains avec la bénédiction (du président LR de la région Auvergne-Rhône-Alpes) Laurent Wauquiez plutôt que d’œuvrer au rassemblement de notre famille politique, Gérard Collomb franchit une ligne rouge. Je ne peux cautionner un tel accord politique, a tonné le délégué général de LREM.

Accords possibles ?

Le scénario à la Lyonnaise et le rapprochement LREM - LR peut-il inspirer les candidats dans d'autres villes en France ? D'autres accords en vue de se partager les sièges de maire et de président de communautés de communes sont-ils possibles ? Si tout se joue sur les sensibilités de chaque territoire, la décision de Gérard Collomb ouvre le champ des possibles et pourrait ait désinhiber des candidats ailleurs ?

Mode d'emploi :

  • Seules les listes ayant obtenu plus de 10 % au 1er tour des élections municipales peuvent se maintenir pour le second tour.
  • Les listes ayant obtenu plus de 5 % peuvent fusionner.  Elle peut présenter certains de ses candidats sur une liste qui se maintient. Ses candidats doivent tous rejoindre la même liste accueillante.
  • Le dépôt des candidatures est fixé 29 mai au 2 juin 2020

Certains le souhaiteraient à Besançon. Les situations lyonnaises et bisontines présentent en effet quelques similitudes. Des écologistes forts et une solution pour l'emporter : s'allier.

Une alliance du LR Fagaut, arrivé 2e à Besançon (23,59% - 5928 voix) avec le candidat LREM Éric Alauzet (18,89% - 4.746 voix) est-elle jouable à Besançon pour contrer Anne Vignot (EELV -PS -PC - Génération.s) ?

C'est en tout cas le voeu du candidat régionaliste.  Jean-Philippe Allenbach s'active à la création d’une liste d' Union pour Besançon » réunissant Républicains, Macronistes et Régionalistes face à la "liste naphtaline  écolo-socialo-communiste" d' Anne Vignot dont la victoire serait selon lui "une véritable catastrophe pour la ville".

Pour "enterrer la hache de guerre", il a proposé une rencontre avec Ludovic Fagaut et Éric Alauzet  en espérant "que la raison l’emporte sur l’émotion et dans l’intérêt supérieur de la ville."

Ludovic Fagaut pourrait-il ouvrir sa liste à Éric Alauzet ?

En début de semaine, Éric Alauzet affichait clairement sa volonté d'aller jusqu'au bout.

De son côté, le candidat LR le répète à l'envi,"je ne serai pas le maire d'un clan" en prônant une ouverture sur des valeurs communes, mais estimant être, arithmétiquement parlant, le mieux placé pour vaincre Anne Vignot. Il souhaite que chacun prenne ses "responsabilités" face au "risque" que Besançon soit gérée "par les responsables les plus extrêmes de l’équipe actuelle, projetant même de s’allier avec la France Insoumise (...) l’intérêt collectif doit être plus fort que l’intérêt individuel, notre avenir en dépend".

Appel au retrait, alliance. Officiellement, rien ne filtre sur les coulisses d'éventuelles tractations. Si des décisions doivent être prises, elles seront rapides. Le dépôt des candidatures court jusqu'au 2 juin. Le long week-end à venir portera-t-il conseil ?

 

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