Le Modem de François Bayrou est-il en voie d’extinction ?

Scrutin après scrutin, les déconvenues électorales du Mouvement démocrate s’amplifient. La défaite de son leader François Bayrou dimanche et l’élection de seulement deux députés Modem sonnent-elles le glas de la tentative d’indépendance à tout prix ?

« Le centre en tant que tel a du mal à vivre en France », estime Philippe Gonon, responsable départemental du Modem du Doubs, qui a obtenu 1,78 % des voix au premier tour des législatives à Besançon, contre 6,87% des suffrages en 2007. « Je ne sais pas si le Modem est voie d’extinction, à coup sûr il est en voie de réflexion. Ca phosphore très fort au niveau national et au niveau local. Il faut revoir notre stratégie », poursuit le conseiller municipal de Besançon, séduit par la proposition de Robert Rocheforrt, vice-président du Modem, qui prône « l’indépendance toujours, mais dans la coopération ».

Ce dernier reconnait volontiers que le choix personnel de François Bayrou en faveur de François Hollande n’a pas clarifié le positionnement du mouvement. « Mais, considère-t-il, c’est plus un règlement de compte avec Nicolas Sarkozy qu’un virement à gauche du Modem ».

Christophe Grudler, responsable régional du Modem, évoque également « la nécessité de recomposer une force puissante au centre ». Il est convaincu « qu’il y a de la place pour un centre indépendant », estimant que « le liant politique, il n’y a que le centre qui peut l’apporter ».

« Aujourd’hui, il faut voir localement avec qui on peut travailler. C’est avec le PS à Dijon ou avec l’UMP à Lons-le-Saunier », avance le conseiller général belfortain non sans arrière-pensées. Visant la mairie de Belfort, il ne pourra « tourner la page du MRC » qu’en s’alliant avec l’UMP. Christophe Grudler a franchi un premier pas en soutenant dimanche le candidat de droite Michel Zumkeller contre le maire de Belfort Etienne Butzbach. « Je veux un rassemblement du centre gauche à la droite républicaine. Il faut un rassemblement large », prône le Belfortain en n’excluant pas de « discuter » avec le député UMP Damien Meslot, son ennemi juré.

Quitter la version mobile