Le parquet conteste au Dr Péchier la possibilité d’exercer la médecine

Suite à l’arrêt rendu par la chambre d’instruction le lundi 11 janvier, qui autorise le docteur Péchier a exercer la médecine, le procureur de la République de Besançon Etienne Manteaux a tenu à réagir et à faire un point d’étape sur l’information judiciaire dans laquelle le médecin est mis en examen. 

© Élodie R.

Nous avons récemment évoqué dans un article publié sur maCommune.info, le fait que le Dr Péchier puisse, à nouveau, exercer la profession de médecin en dehors de sa spécialité d’anesthésiste. Au lendemain de cette décision, le procureur de la République a souhaité prendre la parole, ce jeudi 12 janvier lors d’une conférence de presse disponible en vidéo sur maCommune.info. 

Etienne Manteaux clarifie : "la chambre d’instruction a considéré, à la lecture stricte des termes du contrôle judiciaire de monsieur Péchier, qu’il ne lui était pas, jusqu’alors, interdit d’exercer la profession de médecin. Il lui était simplement interdit d’exercer la profession de médecin anesthésiste". Il n’y a donc, selon le magistrat, pas de "main levée" du contrôle judiciaire en tant que tel, mais une interprétation stricte du juge des libertés et de rétention.

Là où la chambre d’instruction a "allégé le contrôle judiciaire auquel il était astreint", c’est dans le fait de lui autoriser à pouvoir revenir ponctuellement à Besançon "uniquement dans le cas du maintien des liens familiaux afin de pouvoir voir ses enfants". Sa résidence en revanche, reste fixée à Poitiers.  

Le magistrat a également précisé que la chambre d’instruction "réaffirme que la mise en examen, pour les 24 cas d’empoisonnement à ce jour, est justifiée". 

Le procureur demande un alourdissement du contrôle judiciaire

Pour autant, selon le procureur, "envisager que cet homme puisse exercer la profession de médecin, c’est-à-dire porter secours à autrui pour le soigner est absolument inenvisageable". Raison pour laquelle, le parquet va saisir le magistrat instructeur en charge de cette affaire en vue d’un "alourdissement du contrôle judiciaire pour qu’il soit interdit à monsieur Péchier d’exercer la profession de médecin au regard des faits pour lesquels il est mis en examen". 

Convoqué le 14 décembre dernier pour être interrogé sur les huit nouveaux cas d’empoisonnements qui lui sont reprochés, le docteur Péchier avait alors demandé un renvoi, puis présenté un test Covid positif. Il sera donc à nouveau convoqué en mars 2023 pour neuf interrogatoires successifs (8, 9, 10 mars / 21, 22, 23 mars et 28, 29, 30 mars) par le juge d’instruction. Au cours de ces interrogatoires, le juge d'instruction le réinterrogera sur la totalité des cas afin de "rentrer dans une phase terminale de cette information judiciaire". 

Vers une fin de l'information judiciaire à l'été 2023

Le procureur a précisé que les experts mandatés se sont engagés "à remettre la totalité des expertises médicales en cours pour le début du mois de février 2023". L’objectif étant de faire en sorte qu’ "à l’été 2023, cette information judiciaire soit achevée". Le souhait du parquet est désormais qu’un procès puisse se tenir concernant cette affaire "hors normes ". 

Quitter la version mobile