Tout a commencé durant l’été 1975. Nicholas Nixon photographie son épouse Beverly Brown dite "Bebe" aux côtés de ses trois sœurs. Bebe a 25 ans, Haether 23, Laurie 21 et Mimi 15. Un portrait qui pourrait sembler anodin s’il n’était le premier d’une longue série. L’année suivante, à l’occasion d’une réunion de famille, un deuxième cliché est en effet pris, les quatre sœurs positionnées dans le même ordre. Les années passent et le rituel demeure. Tous les ans, Nicholas Nixon fige les visages de sa femme et de ses belles-sœurs sur la pellicule à l’aide d’une chambre photographique. En 2014, il signe le 40ème portrait de Bebe, Haether, Laurie et Mimi. Elles ont aujourd’hui 65, 63, 61 et 55 ans.
Un prêt de la Fundacion Mapfre de Madrid
"Cette série est connue car elle a beaucoup été commentée dans la presse, rappelle Emmanuel Guigon, directeur des musées du Centre. C’est la série la plus émouvante qui symbolise le rapport entre l’art et le temps. En plus du côté sériel, il y a le côté émotionnel. Rien n’est dit, on ne sait pas où ça se passe, on peut tout imaginer. Nixon photographie ce qui est caché derrière le portrait, les relations humaines."
La collection complète des 40 photos réalisées en 40 ans, qui est exposée à Besançon jusqu’au 10 mai 2015, a été prêtée par la Fundacion Mapfre basée à Madrid. On y voit les quatre femmes, toujours à la même place mais dans des cadrages et des attitudes différentes, prendre petit à petit de l’âge. Selon les années, elles s’affichent sereines, tristes, joyeuses... et toujours complices. "C’est un beau clin d’œil à la thématique du temps mesuré qui est celle de cette partie du musée. Cette tentative vaine d’essayer d’arrêter le temps", souligne Laurence Reibel, la conservatrice du musée du Temps.
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