Librairies indépendantes: l’Etat remboursera les frais postaux pour les livres

Le gouvernement a annoncé en fin de semaine qu’il allait prendre en charge les frais d’envoi des livres commandés auprès des librairies indépendantes pendant la durée du confinement, afin de les « aider à poursuivre leur activité à travers la vente en ligne ».

© D Poirier

"Ce dispositif permettra aux libraires de ne facturer à leurs clients que les frais de port au tarif minimum légal, soit 0,01 euro", précisent dans un communiqué commun les ministres de l'Economie Bruno Le Maire et de la Culture Roselyne Bachelot.

La Poste elle-même y met de sa poche, puisqu'elle propose pour les livraisons de livres au sein d'une même agglomération, un service de collecte dans les librairies et de livraison aux clients le lendemain ou le surlendemain, qui coûte 2 euros pour toute commande de moins de 5 kg, au lieu de 4,50 euros habituellement.

Les librairies concernées, "répondant aux critères de taille TPE et PME et dont la vente de livres neufs est l'activité principale", devront déposer des demandes de remboursement des frais d'envoi, avec cette formule d'expédition ou une autre.

Le secteur de la librairie et de l'édition avait plaidé pour l'application la plus rapide possible d'une telle mesure, face à la concurrence de plateformes en ligne offrant des tarifs d'expédition extrêmement bas, principalement Amazon.

Les points de vente physique de livres, tous fermés car considérés comme commerces "non essentiels", assurent en temps normal 70 % de l'activité, selon une estimation de l'association de défense des écrivains Société des gens de lettres.

La France a depuis 1981 une loi, assez originale dans le monde, imposant à tous les vendeurs un "prix unique du livre", qui a pour objectif de préserver un réseau de petites librairies. Les tarifs d'envoi sont donc le seul moyen de différencier les prix.

De nombreux libraires et militent à présent pour une réouverture.

Le Syndicat national de l'édition, l'organisation du secteur, a exhorté jeudi le gouvernement à travailler "dès maintenant avec les représentants de tous les acteurs de la filière du livre, aux conditions de réouverture, dès le 13 novembre, des librairies et grandes enseignes distribuant des produits culturels".

Des responsables politiques, dont Mme Bachelot elle-même, ont par ailleurs appelé les Français à ne pas acheter de livres sur Amazon.

Article du 3 novembre 2020

Confinement : les tarifs postaux diminués pour les livres commandés en librairie

Les tarifs postaux seront "considérablement diminués" pour les envois de livres commandés en librairies, a annoncé lundi 2 novembre la ministre de la Culture, Roselyne Bachelot, par ailleurs hostile aux plateformes numériques.

"J'ai obtenu, nous avons obtenu, que les tarifs postaux des libraires soient considérablement diminués, a exposé la ministre sur LCI. Nous allons diviser (ces tarifs postaux) au moins par trois ou quatre (...) ça va dépendre des envois, car si vous achetez dix livres ou un, ce ne sont pas les mêmes tarifs".  "N'achetez pas des livres sur les plateformes numériques", a-t-elle ensuite insisté, lançant plus loin dans l'interview: "Oui, Amazon se gave, à nous de ne pas les gaver".

Rappelant qu'il existe en France un "prix unique du livre" grâce "à Jack Lang", elle a encore asséné: "il n'y a pas d'avantage à acheter sur une plateforme numérique". Mme Bachelot incite les lecteurs à se fournir en livres auprès des librairies par le "click and collect" (commander à distance et venir récupérer l'ouvrage sur place) ou par les envois postaux.

"Ces tarifs s'appliqueront à la vente de disque, de CD et partition"

La ministre a également assuré que "les ventes par +click and collect+ ou par envois par la poste ne seront pas comptées pour toucher les aides (du gouvernement), c'est du bonus intégral". "Ces tarifs s'appliqueront à la vente de disque, de CD et partition, j'y suis très attachée", a-t-elle ajoutée.

Interrogée sur la décision de reconfiner, Roselyne Bachelot a confié que son souhait, dans l'absolu, en tant que ministre de la Culture, était "que tout le secteur culturel reste ouvert; car il n'y a pas que les librairies. Sont aussi fermés les théâtres, salles de concert, bibliothèques...".  "Mais il ne s'agit pas d'arbitrage", a-t-elle ajouté. "Je suis une mère, une grand-mère, une femme raisonnable, je vois l'épidémie flamber, j'ai vu mes proches mourir en réanimation; ce jour là, on a ce sens des responsabilités".

(AFP)

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