Marie-Guite Dufay alerte Emmanuel Macron sur la situation de General Electric

Dans la perspective du déplacement du président de la République, ce mardi 8 décembre au Creusot, la présidente de la région Bourgogne Franche-Comté lui a écrit une lettre ouverte afin de lui rappeler qu’« un outil industriel inestimable est cassé par la stratégie de General Electric. »

Marie-Guite Dufay © Alexane Alfaro

Le président de la République sera en visite ce mardi au Creusot pour visiter le site de Framatome et évoquer l'avenir du nucléaire militaire à travers l'annonce de la construction du Pang, futur successeur du porte-avion Charles de Gaulle.

"Ne pas oublier Belfort"

Pour la présidente régionale, "ce ou ces porte-avions de nouvelle génération sont évidemment une opportunité pour la Bourgogne Franche-Comté", mais tient à rappeler à Emmanuel Macron "de ne pas oublier Belfort". "La filière nucléaire de GE y est hautement stratégique puisqu'elle conçoit la turbine Arabelle, qui équipe nos centrales nucléaires et notre futur EPR." 

Framatome, futur acquéreur de General Electric ?

Marie-Guite Dufay affrime que "pour que la France reste maitrsesse de son approvisionnement énergétique, il faut recréer un champion énergéticien français". Par conséquent, elle plaide pour que Framatome, dont l'actionnaire majoritaire est EDF, "se porte acquéreur de l'ensemble de la branche énergie de General Electric."

Le PCF de Franche-Comté approuve cette exigence

"Nous ne pouvons qu’approuver cette exigence que nous portons depuis plus d’un an et autour de laquelle nous mobilisons avec notre carte-pétition : pas d’électricité sans industrie, pas de choix citoyen sans maîtrise industrielle", affirme le PCF dans un communiqué. "Pour garantir vraiment l’avenir des activités industrielles détenues actuellement par General Electric, cette reprise publique doit être associée à des projets industriels garantissant un mix électrique apte à répondre aux différents défis posés par l’exigence climatique, la précarité énergétique, et le risque de coupure d’électricité."

Pour le Parti communiste, "L’augmentation de la part d’éolien doit s’accompagner de sources équivalentes pilotables pour compenser l’intermittence. Ceci peut être réalisé avec des petites centrales à gaz pour lesquelles les compétences existent à Belfort. Les centrales hydrauliques nécessitent un vaste plan de rénovation qui justifie le maintien des compétences belfortaines sur l’alternateur équipant les turbines hydrauliques."

Il ajoute que "L’électricité d’origine nucléaire demeure aujourd’hui incontournable pour garantir la souveraineté énergétique et la satisfaction des besoins, en l’absence de solutions de stockage massif de l’électricité. Il faut lancer un vaste plan de construction de centrales de nouvelle génération au rendement bien meilleur, et reprendre le programme Astrid pour le recyclage des déchets nucléaires."

"Cette vision ambitieuse nécessite des moyens de financement nouveaux échappant aux logiques de rentabilité immédiate", selon le PCF. "Il faut mobiliser l’argent des banques, et en premier lieu celui des banques publiques telles que la Banque Publique d’Investissement, au service de nouveaux critères d’efficacité, reposant sur le développement de l’emploi, des qualifications, de la formation, de la recherche. Mais pour la faire vraiment gagner, il faut impliquer les salariés avec leurs syndicats, les forces politiques, les citoyens, dans la résistance et la construction d’alternatives. Cela pourrait commencer par la transparence sur toutes les aides publiques accordées à General Electric et l’organisation d’un véritable débat sur la manière d’utiliser les fonds disponibles dans le cadre du plan de relance actuel."

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