L'idée de vendre certains médicaments à prescription facultative provient d'un récent rapport de l’Inspection générale des finances afin de faire baisser leurs prix.
"Même pour du paracétamol, il faut un conseil individualisé, ce n'est pas un produit anodin"
"Pour une fois que ce sont des affiches qui suscitent le débat et qui créent le contact avec les gens, je les ai affichés dans ma pharmacie" nous explique Nicolas Gauthier, pharmacien au Chaprais, "mon message c'est chacun sa profession". Il ajoute que grâce à cette campagne "on se sent appuyés, soutenus et notre combat c'est de préserver notre profession. On a fait des études pour ça, nous sommes spécialisés dans le domaine de la santé, un boucher est spécialisé dans la viande".
Par ailleurs, Nicolas Gauthier explique des médicaments pour donner du paracétamol à une personne, "il faut toujours un conseil spécialisé, ce n'est pas un produit anodin, c'est un médicament". "Aujourd'hui, une pharmacie ferme tous les deux jours" nous indique-t-il.
Une campagne choc mais pas chic
Sur une des affiches, on y voit un boucher le tablier plein de sang avec un gros morceau de viande et une question : "Vous ne dites pas bonjour à votre nouveau préparateur ?"
Sur une autre affiche la tête et deux pattes de cheval dans une boîte de conserve "100% bœuf" et la question : "Il y en a eu dans vos lasagnes… Et si demain les supermarchés vendaient des médicaments ?"
Une troisième affiche, qui n'est pas exposée à la pharmacie des Chaprais, qui est beaucoup plus dénigrante, montre une caissière d'un certain âge disgracieuse à côté d'une jeune, fraîche et souriante pharmacienne en blouse blanche. La question posée est : "Pour votre médicament, à qui faites-vous confiance ?"
"Ma pharmacie ne fermera pas"
Cette campagne "ma pharmacie ne fermera pas" explique sur son site internet les problèmes que les pharmacies rencontreraient si la vente de certains médicaments s'établissait dans les supermarchés.
- Difficulté, voire impossibilité de se procurer des médicaments dans les campagnes
- Impossibilité de se procurer des médicaments en urgence, la nuit et les jours fériés
- Augmentation des hospitalisations à cause des mauvaises utilisations des médicaments, comme c’est le cas aux Etats-Unis, où le médicament est en vente libre
- Absence de conseils et d’informations lors d’achat de médicaments
- Fin de la prise en charge des soins de première urgence
- Fin de l’accompagnement et du suivi médicamenteux des personnes âgées
La ministre de la santé "pas favorable"
Marisol Touraine, Ministre des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des femmes, a déclaré le 10 septembre dernier qu'elle n' était "pas favorable" à une autorisation de la vente de certains médicaments à prescription facultative hors pharmacies.