Menaces contre une école juive à Toulouse : le jeune Haut-Saônois était “en voie de radicalisation”

Lundi, un jeune homme  de 20 ans avait téléphoné à l’école juive en proférant des menaces de mort à l’encontre de  l’école Ohr Torah (ex-Ozar Hatorah) et affirmant « être le cousin de Mohamed Merah ». Interpellé jeudi, il a  placé en garde à vue à Lure et comparait ce vendredi devant le parquet de Vesoul. 

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L'homme soupçonné d'avoir proféré des menaces de mort par téléphone à l'école juive Ohr Torah (ex-Ozar Hatorah) de Toulouse était en voie de radicalisation, mais sans lien établi avec un réseau islamiste radical, a-t-on appris vendredi de source judiciaire.

Ce jeune homme de 20 ans sera présenté en comparution immédiate lundi à Vesoul pour "menaces de mort réitérées aggravées par l'appartenance de la victime à une religion". Il a été placé en détention provisoire dans l'attente de son procès et encourt cinq ans de prison, a dit le procureur Jean-François Parietti.

L'homme mis en cause est suspecté d'avoir téléphoné lundi, depuis son domicile à Corbenay (Haute-Saône), à l'établissement devant lequel Mohamed Merah avait froidement assassiné en mars 2012 trois enfants et un père de confession juive, en déclarant "je suis le cousin de Merah et je vais tous vous tuer", a précisé le procureur. Un dispositif de surveillance avait immédiatement été déployé devant l'établissement scolaire toulousain.

Le mis en cause, qui n'a en aucun lien ni avec Mohamed Merah, ni avec Toulouse, "nie être l'auteur de l'appel téléphonique, bien que tous les éléments de l'enquête vont dans le sens de son implication", a ajouté le procureur. L'enquête de téléphonie a permis aux gendarmes de remonter jusqu'au suspect et le téléphone portable dont a été passé l'appel a été retrouvé dans sa chambre.

"On a affaire à un jeune homme sans emploi, qui vit au domicile de sa mère et qui est très impliqué dans l'islam depuis peu de temps. On a retrouvé dans sa chambre des sourates du Coran et beaucoup de livres sur l'islam et la prière", selon le procureur.

Jusque là inconnu de la justice, il était "en train d'entrer progressivement dans une mouvance islamiste radicale" mais "l'enquête n'a pas mis en évidence des relations avec des mouvements terroristes ou djihadistes", a affirmé M. Parietti.

"Nous sommes peut-être arrivés au début d'un processus"

Le suspect, natif de Luxeuil-les-Bains (Haute-Saône) de père inconnu et dont la mère est originaire du Maroc, a été interpellé jeudi au domicile familial. Selon le commandant du groupement de gendarmerie de Haute-Saône Pierre Egret, "il s'est islamisé alors que sa mère ne l'est pas du tout. C'est quelqu'un de faible qui pouvait se laisser influencer. Nous sommes peut-être arrivés au début d'un processus".

L'école Ohr Torah est régulièrement la cible de d'appels malveillants qui font l'objet d'un signalement systématique au parquet. Des menaces aussi graves ne sont cependant pas courantes, selon M. Parietti.

Le 19 mars 2012, Mohamed Merah avait tué trois enfants et un enseignant de cette école qui s'appelait alors Ozar Hatorah. Ce petit délinquant de banlieue qui avait basculé dans l'islamisme radical avait tué les jours précédents trois militaires. Il a lui-même été tué par le Raid le 22 mars à l'issue du siège de son appartement à Toulouse.

(avec AFP)

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