Meurtre de la jeune Emma : son petit ami condamné à 13 ans de prison

Le petit ami de la jeune Emma, atteint d'un trouble mental l'empêchant d'éprouver des émotions, a été condamné, mercredi 20 septembre 2023 à Mâcon, à 13 ans de prison, pour avoir poignardé à de multiples reprises  l'adolescente de 14 ans, en 2022.

© Alexane Alfaro

L'accusation avait requis 13 ans de prison pour assassinat contre le mis en cause, actuellement âgé de 15 ans. Il encourait une peine maximale de 20 ans mais le ministère public et le tribunal ont retenu son jeune âge et ses troubles mentaux, ont indiqué à l'AFP les avocats des parties au procès, qui s'est déroulé à huis-clos.

Un "trouble de la personnalité schizoïde"

C'est "le maximum" possible, a réagi après la condamnation Patrick Uzan, avocat des parents d'Emma, reconnaissant "l'altération du discernement" dont le jeune garçon souffre. "C'est un verdict conforme. La famille va pouvoir s'apaiser", a ajouté l'avocat auprès de l'AFP, excluant un appel. Le tribunal pour enfants de Mâcon, statuant en criminel, a assorti sa peine d'importantes obligations de soins. Lors du procès, entamé lundi, les experts se sont succédé pour décrire "le trouble de la personnalité schizoïde" dont il souffre, un état caractérisé par un détachement et un désintérêt général.

"Ça ne lui a rien fait. Il n'a rien, aucun ressenti"

a ne lui a rien fait. Il n'a rien, aucun ressenti. Il est vide ce garçon", a déploré Nathalie, la mère d'Emma, citée par son avocat. L'adolescent est "psychiquement incapable de ressentir quelque chose", a reconnu auprès de l'AFP son avocate, Me Amélie Gemma, disant ne pas pouvoir d'ores et déjà se prononcer sur un éventuel appel. "Le tribunal a retenu l'altération du discernement, c'est ce que je voulais", a-t-elle dit, soulignant également le difficile environnement familial dans lequel a vécu le garçon.

Sa mère est une ex-alcoolique et son père a été condamné en 2022 à huit mois de prison avec sursis pour l'avoir battu. Poursuivi pour assassinat, Joris, qui avait lui aussi 14 ans au moment des faits, encourt une peine maximale de 20 ans. Mais l'accusation a retenu son jeune âge et l'altération de son discernement en raison de ses troubles mentaux, ont indiqué à l'AFP les avocats des parties au procès, qui se déroule à huis-clos.

Il avait avoué "rapidement"

Le 9 juin 2022 à Clessé (Saône-et-Loire), typique village viticole de la Bourgogne-Sud, le corps d'Emma avait été découvert sur la voie publique près de son ancienne école primaire. La dépouille de l'adolescente, élève de 4e, présentait de nombreuses plaies et un couteau encore planté dans le cou.

Dès le lendemain, le petit ami d'Emma avait été interpellé, avouant rapidement que, lors d'un rendez-vous nocturne, il avait porté à Emma trois coups au niveau du cou avec un couteau dissimulé jusque-là dans sa manche. Emma avait "tenté de fuir, mais le suspect (avait) tenté de l'étrangler" avant de porter de nouveaux coups de couteau", avait indiqué le parquet peu après les faits.

"Des vertus pédagogiques"

"C'est une affaire terrible", a lâché Me Uzan. "Mais elle a des vertus pédagogiques : il faudra que les collèges et lycées, lorsqu'ils sauront quelque chose de dangereux qui concerne un enfant, avertissent les parents. Si les parents d'Emma avaient été avertis, ce drame n'aurait jamais existé", a-t-il assuré à l'AFP. La mère de l'adolescente avait demandé que le prévenu soit enfermé, disant ne pas vouloir "qu'il puisse recommencer et qu'une autre famille vive ce qu'on a vécu".

(AFP)

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